See you later…

See you later... - Randonnée sur l’ile de Rum

Focus Rando :See you later…

Le Glencoe, hymne à la liberté

Cette nuit fût chaude, et courte. Nous bouclons les sacs et nous rendons à la gare. Le trajet vers Glasgow, bien qu’identique à celui de l’aller, révèle tout autant que la première fois d’imposantes montagnes envoûtantes. Dans la région du Glencoe, des parois vertigineuses s’érigent autour de nous. Les sommets enneigés sont prisonniers de la brume. Bien que culminant à seulement 1000 où 1100 mètres, ces sommets dégagent une impression de grandeur. La route que nous arpentons, à peine à 500 au dessus du niveau de la mer, paraît un col de haute montagne. Nous nous amusons de savoir la station de ski du Glencoe à 300 mètres d’altitude uniquement, ce qui donne un aperçu de la rudesse des lieux.

Plus loin, le paysage s’éclaircit. Les Highlands donnent leur élan de liberté, font valoir la nature sauvage, austère, sillonnée de cascades et cours d’eau, illuminée de lacs. Le point de départ du voyage devient le point d’arrivée, lorsque nous franchissons le panneau Glasgow. Nous faisons quelques achats. Afin de ne pas quitter l’Ecosse sans avoir goûté à la nourriture de l’emblématique « fast food » de Vincent, nous achetons de quoi manger dans un « fish and ships »du centre ville. Nous arrivons à nous faire reprendre les cartouches de gaz excédantes. Je laisse alors mes trois compagnons de voyage disparaître par le train à destination de l’aéroport. Comme dix jours auparavant, je rejoins mon hôtel, avant d’aller flâner dans les rues de la ville, puis visiter la galerie du musée d’art moderne. En m’éloignant du centre, je croise de nombreux jeunes en tenue collégiale, qui terminent leurs cours. Durant la soirée je cherche, en vain, un pub pour aller siroter un dernier whisky. C’est en lisant un document sur le château de Kinloch que je me replonge dans l’ambiance des jours précédents. Je me couche alors, fatigué, et ne tarde pas à trouver le sommeil.

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La dernière nuit écossaise fût bonne, et je me lève au même moment que mon voisin Français, rentré la veille d’Aberdeen. Un gros break fast plus tard, je parcours pour la dernière fois le trajet de l’hôtel à la gare centrale. Dans le train qui me mène à l’aéroport, je repense aux anecdotes qui auront marqué le voyage, et qui reviendront à l’esprit chaque fois que nous évoquerons ce périple. Avec une demi heure de retard, je quitte cette terre d’aventure et d’évasion que fût l’Ecosse durant dix jours. Déjà Charleroi…un bus puis le train pour Couvin, à la frontière franco belge. C’est une connaissance qui me prendra sur le bord de la route, après une heure de stop peu fructueux, et me dépose devant mon immeuble.

Conclusion

Nous avons vécu, pendant une semaine, dans des conditions relativement rustres. L’eau des rivières nous à emmené un peu d’eau fraîche sur le visage, comme seule toilette. La nourriture lyophilisée a été notre unique ressource alimentaire. Le seul chauffage, avec des températures ne dépassant jamais 12° Celsius à l’abri, a été les épaisseurs de vêtements, et nos sacs de couchage. Pourtant, durant une semaine, nous n’avons jamais ressenti la désillusion de notre obstination à rechercher l’isolement. Nous avons passé huit jours sous le signe fort de la nature. Ce morceau de terre d’à peine quinze kilomètres sur quinze, nous a livré la solitude, et le sentiment d’appartenance à ce monde parfois condamné d’où nous venons tous. Robinsons du 21ième siècle, nous avons choisi d’abandonner notre civilisation, tout en aillant programmé notre désertion. Jamais nous nous sommes trouvés à l’étroit dans notre deux ou trois pièces vétustes. A aucun moment, nous n’avons pensé à nous évader, et courir vers ce qui conditionne notre vie quotidienne. Unis par la seule présence des éléments déchaînés, nous avons trouvé dans ce havre de paix, une harmonie à laquelle nous donnons un sens unique: la quête du bonheur. Nous avons ri, nous avons chanté, nous avons hurlé sans attendre l’écho d’une voix inexistante. Nous avons partagé égoïstement un trésor impalpable par quelqu’un d’autre que nous quatre. Nous avons ressenti la force du vent. Nous nous sommes imprégnés de la pluie généreuse. Nous avons parfois appréhendé le contact de nos pieds avec nos chaussures mouillées. Nous nous sommes enfoncé dans les marécages jusqu’au genou. Nous avons parfois eu froid, et même failli la maladie. Mais chaque moment passé aura été le notre. Chaque difficulté, un obstacle franchi pour atteindre l’émerveillement. Nous avons marché, pour aller de l’avant. Pour rejoindre cette frontière inconnue qui nous émeut et nous fascine.

Malgré tout, l’Ecosse, est bien plus que notre bout de paradis. Nous avons appris à connaître cette nature sauvage. Au fond de chacun d’entre nous, nous savons que nous reviendrons, à la conquête du présent et de l’histoire ; à la conquête de notre présent et de notre histoire. Et ça, ça a été prouvé… Scientifiquement ?…

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