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Ski de randonnée dans les montagnes de Bulgarie

4 jours à ski de randonnée dans les montagnes de Bulgarie dans les massifs de Vitosha et de Rila. Récit d'exploration avec quelques aventures rocambolesques.



Focus Rando :Ski de randonnée dans les montagnes de Bulgarie
4 jours +3588 m/-4523 m 57 km 4
Ski de Randonnée & Splitboard Etoile Hôtel et Refuge
Montagne Janvier, Février, et Mars

C’est la seconde fois que je vais en Bulgarie. Lors de mon premier voyage, j’avais réalisé trois randonnées dans les massifs des Balkans, de Rila et de Pirin. Cette fois-ci, c’est l’hiver et l’idée est plutôt de découvrir les montagnes de Rila à ski de randonnée et en raquettes.

Pour le billet d’avion, je n’ai pas trouvé mieux qu’un Paris – Sofia en direct avec Air Bulgaria. Trois petites heures de vol seulement.

Ces 4 jours à ski de randonnée en Bulgarie ont été réalisés avec Odysseia-in, une agence de voyage bulgare francophone basée à Sofia spécialisée dans l’organisation de voyages d’aventure à pied, en raquettes et à ski. L'agence organise des voyages à la carte et sur mesure pour des groupes constitués dès 2 personnes. Il est aussi réceptif d’agences de trek françaises comme Allibert, UCPA et Terres d’Aventure.

J’ai souvent entendu dire que l’hiver est rude dans les Balkans. C’est particulièrement vrai en janvier, le mois le plus rigoureux de l’année. Je m’en rendrai compte à mes dépens, ce qui aura une influence importante sur les changements de programme. À ski de randonnée, on s’adapte à la météo et aux conditions d’enneigement, pas l'inverse !

Avant de prendre la route du massif de Rila, petite escapade à ski à Vitosha à deux pas de Sofia.

Mise en jambe dans les montagnes de Vitosha

+ 529 m / – 529 m 10,8 km

Il a neigé pendant la nuit, une fine pellicule de 10 cm de poudre. C’est plutôt de bonne augure si le massif de Vitosha sort de l’épaisse couche de nuages qui l’entoure. C’est depuis la station d’Aleko que Mathias et moi partons skis aux pieds après avoir appliqué les peaux de phoque. Objectif de la journée : atteindre le sommet Cherni vrah, la montagne noire, le plus haut du massif de Vitosha avec ses 2290 m.

Nous restons quelques minutes à progresser dans les sapins chargés en neige. Rapidement, nous nous retrouvons en plein brouillard sans visibilité à plus de 20 mètres. Il fait froid. Des similis de congère ne tardent pas à se former sur le sac à dos et sur la barbe. Les agriculteurs locaux sont les seuls à être ravis de cette journée car le dicton dit bien « froid à la Saint-Jordan, pluie au printemps et bonne récolte pendant l’été ». La Saint-Jordan est aussi une fête très populaire en Bulgarie puisqu’elle y commémore le Baptême du Christ.

La montée est balisée tous les 40 mètres par d’énormes piquets jaunes et noirs. Nous peinons quand même à les repérer dans cette purée diabolique. Après 1h30 de progression, nous arrivons au refuge Cherni vrah au sommet de la montagne éponyme. Nous y mangeons une soupe aux lentilles, et une crêpe au chocolat accompagnée d’un thé. Huit lits permettent de dormir sur place. Jordan, le gardien s’occupe également de la station météo posée sur le refuge. La montagne est aussi connue pour avoir été gravie par Aleko Konstantinov qui créa la première association touristique de Bulgarie.

Pour cause de météo, descente par le même chemin et transfert sur Velingrad, la station thermale au pied du massif du Rila, où je rencontre Maya qui me guidera les deux prochains jours.

Deux jours à ski de randonnée dans le massif du Rila

+ 1205 m / – 2135 m 31,3 km

Tempête dans le massif du Rila

8h00, nous quittons le confort douillet de notre hôtel à Velingrad pour le lac de Belmeken dans le massif du Rila. Montagne de l’eau pour les Thraces et les Slaves, le massif abrite près de 200 lacs, les sources des plus importantes rivières des Balkans, quelques forêts de grande qualité, le cirque des célèbres Sept lacs et le monastère dédié à Saint-Jean de Rila. Un patrimoine naturel déclaré en parc national depuis 1993.

Découvrir le massif à ski de rando l'hiver est tellement différent de ma randonnée estivale dans le massif du Rila.

L’idée de base était de dormir au refuge Zavratchitza (2178 m) puis de redescendre par la vallée de Maritza pour rejoindre la station de Borovets. La météo nous a poussé à changer nos plans.

Il neige à gros flocons quand nous arrivons au complexe sportif de Belmeken. Il fait -10°C. Nous mettons les peaux de phoque dans le hall de l’hôtel, nous branchons les ARVA et bouclons les sacs à dos avant de partir. Nous avançons au départ à un bon rythme mais dès que nous prenons de l’altitude, le brouillard envahit tout le vallon. Il faut se repérer aux balises hivernales jaunes et noires. Elles sont globalement espacées de 115 à 155 mètres et donne le cap à suivre pour atteindre le piquet suivant. Je ne suis pas d’une grande aide à Maya car la buée a envahi mon masque. Maya est obligé de sortir la boussole pour naviguer. Plus on monte, plus les balises sont difficiles à repérer et les indications de cap effacés par les intempéries. La boussole ne sert alors plus à rien puisqu’on ne voit pas à 20 mètres. Le vent s’est levé et les rafales sont violentes. Le froid s’intensifie. La buée dans le masque s’est transformée en gel. Nos pieds sont frigorifiés et le bout des gant est dur comme du fer. Un peu avant d’atteindre la crête, on décide d’un commun accord de rebrousser chemin. Les conditions météo deviennent trop dangereuses.

Sur le retour, alors que nous étudions notre position, nous croisons Georgie, le gardien du refuge de Belmeken et son jeune berger allemand. Ensemble, nous rejoignons le complexe sportif de Belmeken.

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Georgie nous propose de nous déposer sur Raduil. Nous acceptons. Sauf que… son Audi A6 ne démarre pas. Batterie à plat. Il part la recharger on ne sait où et rentre deux heures plus tard. Nous pouvons partir. Il n’a pas arrêté de neiger à gros flocons depuis ce matin. La route n’a pas été déneigée de la journée. Rapidement, la voiture s’enneige. On sort, on déblaie, on pousse. On répètera ça trois fois. La dernière fois, impossible de repartir avec la pente. On se prépare à passer la nuit emmitouflés dans la voiture lorsqu’un chasse-neige arrive. Rencontre providentielle au milieu de nulle part ! Il déblaie la route et on retourne en voiture au complexe sportif de Belmeken. Nous y dormons.

Ski aventure à Rila

Le lendemain, le ciel est d’un bleu provocateur. Rien à voir avec la purée d’hier. Avec Maya, on décide finalement de rejoindre la ville de Kostenets en passant par le refuge de Belmeken (2224 m). Là encore, nos plans vont être bouleversés.

C’est assez déconcertant de remonter le même vallon que la veille et de profiter du paysage qui nous entoure. La vue pousse jusqu’au Rhodopes et le massif du Pirin le long de la frontière avec la Grèce. Nous sommes seuls, personne à l’horizon, pas même un animal sauvage. Les pins mugos sont chargés de neige. Quel décor idyllique !

Nous suivons les 44 balises hivernales. Le vent se lève comme la veille lorsque nous approchons de la crête. Maya juge les pentes pour descendre sur le refuge de Belmeken trop exposées aux avalanches et me propose de rejoindre Kostenets par une vallée parallèle. J’accepte sa proposition. Il nous faut encore monter un peu dans le vent et dans le froid jusqu’au sommet du Ravni Chai (2637 m). On étudie la carte, on retire les peaux de phoque et on s’élance dans la pente. Sur le haut, la neige est verglacée, 100 mètres plus bas, Maya trouve une bonne poudreuse et enchaîne les virages. Je la suis. La neige est légère, aucune trace à l’horizon. Du pur bonheur.

La vallon se rétrécit, les pins mugos se font plus nombreux jusqu’à former une barrière presque infranchissable. Nous comprenons que la suite sera plus aventureuse. Les 40 à 50 cm qu’il vient de neiger les jours précédents ne sont pas suffisants pour recouvrir les pins. Nous devons slalomer entre-eux, monter, descendre, décoincer les skis pris dans les branches, rechausser. On s’épuise dans ce pétrin. Il nous faudra deux bonnes heures pour traverser la zone. Une fois dans la sapinière, la progression est un peu plus rapide. On rejoint une piste forestière à la nuit. On finit la descente à la frontale. Georgie vient à notre rencontre avec son Audi A6 et nous dépose à Raduil. L’étape a duré 10h00. On a bien cru à un moment devoir construire notre igloo. Mais Georgie, notre ange-gardien, était là pour nous tirer d’affaire.

Ascension du Musala

+ 580 m / – 1400 m 15,2 km

Cette dernière journée de ski de randonnée est toujours dans le massif du Rila mais cette fois-ci, je suis avec Momtchil avec qui je vais aussi marcher les deux jours suivants à raquettes. L’objectif de la journée est d’atteindre le sommet du Musala (2925 m), la plus haute montagne de Bulgarie et même des Balkans. L'étymologie serait liée à Mus Allah, « la montagne d'Allah » et viendrait de la période ottomane. Mais l’origine du nom s’est perdue avec les années.

Pour raccourcir la montée, on prend la télécabine depuis la station de Borovets, la station de ski la plus populaire de Bulgarie avec Bansko. Elle dispose d’environ 60 km répartis sur 25 pistes. A la sortie de la télécabine, on descend une piste sur la gauche sur une centaine de mètres avant de mettre les peaux de phoque près des télésièges.

Le mont Musala nous fait face. C’est simple, il faut monter droit dans la pente. Ça démarre tout doucement, puis ça devient un peu plus raide par la suite. Je suis encore fatigué de ma journée d’hier, ça tombe bien car Momtchil a préféré faire l’ascension en raquettes.
On passe le premier refuge de Musala (2389 m). Il est fermé. On grignote donc une barre de céréales aussi dures que du métal devant la porte du chalet et on poursuit la montée jusqu’au refuge en bordure du lac Ledeno Ezero (2718 m). Celui-ci est ouvert, mais il n’est pas gardé. On y entre pour manger un morceau. Deux autres skieurs sont déjà là. Dehors, le mauvais temps envahit le cirque. Il reste grosso-modo 200 mètres de dénivelé pour atteindre le sommet mais on n’y voit rien du tout. On décide donc de redescendre tranquillement.

À la station de Borovets, j’attendrais Momtchil dans un bar en mangeant une pizza accompagnée d’une petite mousse.

La météo n’a pas été très clémente avec nous. C’est paraît-il souvent ainsi en janvier. Les mois de février et de mars sont plus propices au ski de randonnée car le soleil est moins tourmenté et la quantité de neige plus importante. La prochaine fois que je viendrai l’hiver, je sais déjà que j’opterai pour février ou mars. Et pourquoi pas découvrir le massif du Pirin, c’est que je l’aime bien la Bulgarie !

Informations pratiques

Comment s’y rendre ?

Air Bulgaria propose des vols directs pour Sofia depuis l’aéroport de Paris CDG. Pour trouver votre billet d’avion au meilleur prix, utilisez notre comparateur de vols.

Pour rejoindre, le départ de la randonnée à raquettes, prendre le bus depuis Sofia pour Samokov, puis un taxi.

Quand partir ?

Les deux mois les plus propices au ski de randonnée sont les mois de février et de mars.

Difficulté

La randonnée à ski au Cherni Vrah dans le massif de Vitosha est abordable aux débutants par conditions clémentes ; l'ascension du Musala et la randonnée de deux jours dans le Rila s'adressent à de bons skieurs en bonne forme physique.

Avec qui partir ?

Cette randonnée à ski a été réalisée avec Odysseia-in, un tour-opérateur bulgare basé à Sofia. Spécialisé dans l’organisation de voyages d’aventure à pied, en raquettes et à ski, il est aussi impliqué dans le développement de projets écotouristiques visant à protéger l’environnement et à valoriser les cultures et les traditions locales. L'agence organise des voyages à la carte et sur mesure pour des groupes constitués dès 2 personnes. Il est aussi réceptif d’agences de trek françaises comme Allibert, UCPA et Terres d’Aventure.

Bibliographie

Grégory Rohart
Fondateur d'I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j'apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu'entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J'accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d'être dans la nature et l'apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.

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