La traversée de la haute chaîne du jura en raquettes et en bivouac, ça a des reflets d’aventure nordique. Nous avons voulu avec un ami faire un itinéraire de 3 jours « maison » en bivouac mais la météo en a décidé autrement et nous avons du raccourcir l’itinéraire d’une journée… inoubliables !
Du col de Menthière au Gralet
C’est parti, les sacs à dos sont chargés avec tout le matériel et la nourriture pour trois jours d’autonomie en bivouac hivernal. Nous sortons de la voiture à 10 h, le thermomètre indique -10°C au col de Menthière. Nous chaussons les raquettes, et soudain : est-ce qu’on a rien oublié ? Je réfléchi rapidement, duvet, couverture de survie épaisse, encre à neige, gaz, gants de rechanges, pelle à neige, … j’espère que c’est bon !
La voiture disparaît derrière les épicéas, nous nous engageons en direction du col du sac. Les première « difficultés » apparaissent rapidement : des arbres couchés au milieu du sentier recouvert par 1 m50 de neige, le tout dans des pentes très raides… un peu de gym : on pose les sacs à dos et c’est repartit.
Nous arrivons sous un épais brouillard au chalet du sac.
On mange un bout, on se réchauffe. On laisse les sacs au chalet pour monter sur la crête de l’aiguillon. La pente et raide mais le spectacle en vaut la peine ! Nous sommes entre deux couches de nuage et nous apercevons le trajet à accomplir en trois jours, puis une partie des alpes : grandiose !
Nous récupérons les sacs puis repartons. On avance bien mais l’heure tourne et elle tourne vite ! il faut faire la trace, les jambes chauffent et les muscles souffrent. Nous entrons dans la réserve naturelle nationale de la haute chaîne du jura. Ce site exceptionnel est créé, notamment, pour la protection de la faune sauvage qui est très fragile en hiver. Il convient de bien respecter la réglementation en vigueur pour protéger cet environnement. Les nuages de dissipent progressivement.
L’heure tourne toujours, et malgré notre rythme qui est bon, nous ne voyons pas le bout. Nous progressons en forêt, de temps en temps un point de vue, quelques traces subsistent et nous mettent sur la voie du sentier mais il faut rester vigilant.
D’autant plus que la lumière diminue, il faut arriver et vite : Alexis commence à fatiguer. La décision est prise que nous dormirons au refuge pour pouvoir nous reposer correctement et être d’attaque pour le lendemain : la sécurité avant tout. Nous continuons et enfin le chalet du Gralet se dresse fièrement devant nous !
Nous rentrons, il n’y a personne, j’allume un bon feu pour se réchauffer et commence à préparer … une fondue au comté ! Dehors il fait très froid, mais je sors pour profiter du spectacle céleste et là, juste devant la porte d’entrée du chalet, des crottes de grand Tétras ! Youpi !
Du Gralet à Lelex
Le lendemain, après une nuit au chaud, nous émergeons sous une bonne tempête de neige. Les quelques traces visibles ici et là n’existent plus. Nous partons bien couverts, au bout de 10 minutes, le vent forci et la neige se transforme en petit bout de glace qui nous fouette sévèrement le visage.
Nous arrivons progressivement sur les sommets où le vent redouble de puissance. On ne voit pas à 20 mètres. Nous avançons comme ça jusqu’à midi. De temps en temps nous apercevons un relief à 50 ou 60 mètres qui donne la direction générale. A 13h00, arrivé au niveau de la grotte à la Marie du Jura, nous décidons de faire une pause. Nous montons la tente sous le vent, la neige, et la glace. Les ancres à neiges maisons tiennent bon mais le vent couche la tente. Nous montons rapidement un mur de neige devant cette dernière pour nous protéger et nous nous abritons durant 3 heures.
A 16 heures, le vent s’est calmé mais les nuages sont toujours là. On voit seulement que la luminosité a changé. Nous décidons de repartir et rejoindre Lélex ce soir et de mettre fin à l’aventure …
A 16 h 30, les nuages laissent place au soleil. Le paysage se dévoile. Grandiose. Des chamois passent dans leurs pelages d’hiver.
Nous passons les pins givrés du crêt de la neige sous la lumière du soleil couchant. C’est une ambiance à couper le souffle !
Je demande à Alexis si, au cas où, planté la tente ce soir le motive mais dans le ton de sa réponse, je sens que c’est un non définitif. C’est donc parti pour joindre Lélex, le soleil se couche et le Mont-Blanc qui s’éteint progressivement… Nous sortons les frontales et descendons jusqu’à Lélex, avec des images à couper le souffle dans la tête. Malgré tout, cette randonnée restera dans nos mémoires comme un très beau moment humain et sportif…
Passionné depuis toujours par la nature, j’aime découvrir la faune, la flore et les paysages par le biais de randonnées itinérantes à diverses saisons. Que ce soit en hiver grâce aux trek en ski ou en raquette, ou à la belle saison à pieds et à vélo, je parcours à mon rythme de naturaliste passionné les sommets et combes des montagnes Jurassiennes ou d’ailleurs !
Entre amis ou seul, la randonnée reste un moyen de déplacement et de découverte que je privilégie et que j’aime partager.
Bonjour,
Pensez vous que ce parcours soit adapté pour une première randonnée hivernale un bivouac ?
Merci
Bonjour Yann,
Le parcours de la traversée de la Haute Chaine du Jura s’effectue en quasi totalité (à exception des pistes de ski alpin)dans une Réserve Naturelle Nationale. Le but de la Résevre est de protéger la faune , la flore, les habitats et les paysages. Pur ce faire il existe une réglementation qui convient d’appliquer. Cette réglementation autorise le bivouac en été à proximité des refuges. Je ne sais pas si il est autorisé de bivouaquer en hiver. Noter que de toute manière vous n’aurez pas le droit de faire du feu…
D’un point de vue engagement, je pense que c’est tendue pour une première en bivouac (si toute fois c ‘est réglementairement permis, renseignez vous), car vous êtes loin de tout labas … Pour une première je vous conseil plutôt le Vercors : vous pourrez bivouaquer près d’une cabane pour adapter vos premiers essaies !
Luc