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Vers Maljasset

Vers Maljasset - Nice - Brianรงon ร  ski

Larche, les gens connaissent, à cause du col routier homonyme qui traverse sur l'Italie si ce n'est pour le spot de ski de rando. Nous on a dormi au gîte de Larche, chez P. Lombard. Les gardiens sont terribles : ils ont fait un 8000, une traversée de Mongolie en VTT, des diaporamas sur l'Amazonie et en plus ils ont accepté de garder dans leur cave le quintal de matériel et de vivres que l'équipe de Gaëlle et Fred nous a déposé en début de semaine (merci !). Cela va nous permettre, d'une part de mettre des vêtements olfactivement corrects, d'autre part de passer la fin de l'après-midi à faire les crêpes, depuis le temps qu'on en parle ! Les crêpes, c'est tout une tradition en montagne…

Ce vendredi, Anne nous quitte. Il faut qu'elle soit à 18h30 à Grenoble, fraîche et dispose, le tout en transports en commun, alors autant se lever tôt… On met donc le réveil à 4 h (oui, 04 h, du matin) pour faire la Tête de Sautron en aller-retour, une belle pyramide avec 1600 m de dénivelé à la clé. Descente en neige béton, à 10 h on est de retour (pas fous, Ariane, Seb et Sam attendent sagement en haut que le paramètre glisse bascule sur "tip-top" et en profitent pour remonter une petite pente) et Arnaud vient à notre rencontre, sortant du lit ou presque. Arguant de ses pieds en mauvais état, il a mis à profit cette journée plus ou moins abusivement dite de repos pour trier le contenu de son sac et tenter une approche de nos voisines de dortoir, des STAPS de Gap. Réussite flagrante d'un côté, échec cuisant de l'autre…

Samedi. On entame résolument notre deuxième semaine de raid, Larche-Briançon. Des refuges gardés à toutes les étapes, des sacs d'autant plus light qu'on ne portera jamais plus de 36 h de vivres, c'est reparti pour un tour.

Le Pierrot de Larche a (une nouvelle fois ?) perdu son latin. Il a neigé toute la nuit, il neigera toute la matinée. Oh, pas beaucoup, mais avec un vent terrible. La descente du col de Mallemort est presque lugubre, une pente courte mais raide avec des accumulations et qui plonge sur un camp militaire fantôme noyé dans une lumière pâle. Là, les altimètres, c'est pas pour la frime. Cette fois ci, ils sont bien recalés, ça peut éviter que le chef ne soit, lui aussi, recalé. La pause de midi est réduite à sa plus simple expression, 15′ l'arrière train sur le sac et sans trop quitter les skis, le froid nous chasse rapidement. Après-midi lecture autour du poêle du refuge de Chambeyron, Sam qui n'est pas hydraulicien pour rien se dévoue pour faire le plein d'eau à l'entrée du lac grâce à la luge et au bidon du gardien, merci.

Ce dernier nous donne des conseils objectifs pour le lendemain : "vous verrez sur place, peut-être ça passera, peut-être ça passera pas." Faut dire qu'avec les gardiens de refuge on est exigeant, on voudrait qu'ils prennent la météo montagne à 8h, 13h et 19h pour nous tenir informés des derniers développements de la situation climatique mondiale. Et qu'en plus ils fassent la rando avant notre matinal lever pour nous dire les dernières conditions, la raideur et l'orientation des pentes et où c'est qu'il faut regarder si on veut zieuter un gypaëte barbu. Finalement on a pas réalisé l'itinéraire tant rêvé depuis des mois qu'on potassait la carte, le Colle delle Infernetto n'a pas voulu de nous, ou plutôt on s'est méfié de lui, on reviendra. On profite sans remords de 20 cm de poudreuse légère comme si on faisait du freeride en Alaska, et nous imprimons 5 belles traces dans nos mémoires. Hélas, 12 raquetteurs (raquettistes ?) déboulent de front dans nos pas, la mémoire est rapidement rayée… Concession sans discussion à l'éthique, 10 km de stop nous permettront de rallier le bas de Fouillouse à Maljasset.

Maljasset, c'est un autre spot de ski de rando, le refuge CAF a un gardien aussi terrible qu'au gîte de Larche. Ici, il y a en plus des fauteuils devant la cheminée, une bibliothèque bien fournie, la sono à tous les étages et les derniers journaux pour mettre à niveau nos informations sur ce bas monde. Et en plus des pubs pour la Via Alpina, c'est des itinéraires de randonnée mais là c'est réservé aux gens qui ont plus de 150 RTT par an. Quand je vois l'agenda de mes grands parents, c'est pas gagné… L'étape qui mène au refuge Agnel passe par le col Longet ; si vous faites du 300 m/h de dénivelée c'est une performance éligible au livre des records, à partir de 400 m/h c'est que vous êtes en skidoo (et c'est interdit pour les touristes). Sur un replat plus prononcé que les autres, des cerveaux se déconnectent et les skis tracent des figures sans retours et autres symboles plus ou moins bizarroïdes. La direction précise que le vin de noix a été fini le deuxième jour pour des raisons d'allègement maximal et que la poire n'a duré que trois jours de plus (mais c'était du concentré !).

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