- D+ : 1140 m
- D- : 1140 m
- Temps de marche : 6h15
3h10. Le réveil sonne. D’un geste, je l’éteins. Rapidement même. Je n’ai presque pas dormi cette nuit. L’altitude ? Les ronflements de mes compagnons de chambre ? L’excitation de la course ? La crainte de ne pas me réveiller ? Un peu de tout, un peu de rien… Bref, je ne sais pas pourquoi je n’ai pas dormi. Je me lève donc de mauvaises humeurs, fatigué mais finalement soulagé de voir le départ approché.

3h30. Le réfectoire se rempli. Tout le monde ici vient faire un sommet et se lève tôt : Les dômes de Miage, l’aiguille de la Bérangère, le Mont Tondu. Thé, café, chocolat chaud, cornflakes au lait, pain, beurre, confiture, miel, nutella et jus d’orange. Plutôt pas mal pour un petit-déjeuner à 2602 mètres d’altitude.
4h00. Le gros des troupes est au rez-de-chaussée. Mettre le baudrier, les chaussures, s’équiper chaudement mais pas trop, allumer la frontale et chausser les crampons devant le refuge. Nous partons par petits groupes éclairés par nos frontales et la lumière de la lune. La neige est dure, preuve qu’il a légèrement gelé cette nuit et le ciel plutôt dégagé. La météo est bien plus clémente qu’hier après-midi. Va t-elle se maintenir ?
Sans même trop sans rendre compte, on prend pied sur le glacier. Après 1h15 de progression, on s’encorde. Comme hier, je fais équipe avec Stéphane et Hervé. Cette pause est aussi l’occasion de boire un peu et de manger une barre.

En ligne de mire, le col Infranchissable (3349 m) qui mène à l’aiguille de Bionnassay. On ne le passera pas. Un peu avant de l’atteindre, nous bifurquons nord-ouest vers le col des Dômes en évitant les gros séracs qui trônent langoureusement. La pente se fait un peu plus raide mais ne dépasse guère les 35%.


Au col, on profite de la vue et des bonnes conditions (peu de vent) pour manger et boire. Les dômes de Miage compte au total cinq sommets : le dôme 3670, le dôme 3666, le dôme 3633, le dôme 3673 et le dôme 3672. On laisse les deux dômes orientaux de côté pour longer l’arête jusqu’à l’aiguille de la Bérangère (3425 m). Quelle belle enfilade de sommets tout en neige ! L’arête n’est pas très large, vertigineuse. Mais le panorama est extraordinaire. Avec la quantité de neige encore présente, j’aurais bien chaussé les skis. A peine là-haut, je pense déjà à revenir au printemps pour refaire la course à ski.


Le passage de l’aiguille de la Bérangère est un mixte de neige et de rocher. Il faut poser les mains sur certains passages et rester vigilant à deux ou trois endroits en passant le plus près des rochers (ayant le vertige, j’en ai fait ma spécialité). La descente de l’aiguille de la Bérangère est un peu raide mais avec la quantité de neige, elle ne pose aucune difficulté.

Nous rejoignons le refuge des Conscrits où nous avons fait le choix de rester une seconde nuit avant de redescendre sur les Contamines-Montjoie. Il est moderne, fonctionnel et confortable. Puisqu’on a du temps et que la sieste, ça va un moment, j’en profite pour discuter avec Christine Mattel, la gardienne. Je vous invite à lire son interview sur le métier de gardien de refuge. Une vocation, je vous le dis…
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