Mare e Monti Sud

5 jours de randonnée sur le Mare e Monti Sud en Corse entre Porticcio et Burgo. Récit et trace GPS.


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Focus Rando :Mare e Monti Sud
5 jours +2861 m/-2675 m 68,3 km 2
Randonnée Ligne Chambre d hôtes, Gite d étape, et Hôtel
France Avion, Bateau, et Bus
Campagne, Forêt, Littoral, et Montagne Avril, Mai, Octobre, et Novembre

La Corse, cette petite île détachée du continent français, est une île qui aime les superlatifs. Plus qu’une île aux plages magnifiques, c’est une véritable chaîne montagneuse posée sur le fond de la méditerranée. Paradis des amateurs de plage, son GR 20 est considéré comme le plus beau et le plus dur sentier de Grande Randonnée de France.

Loin de la frénésie estivale du GR 20, la Corse dispose d’autres sentiers de Grande Randonnée : les Mare è Monti nord et sud et les Mare a Mare (nord, centre et sud). Pour ma première incursion en Corse, j’opte pour le sud en cumulant deux des sentiers de randonnée : le Mare e Monti sud et le Mare a Mare sud. Je relis ainsi Porticcio à Porto-Vecchio.

Le récit qui suit est la partie qui concerne le Mare e Monti sud entre Porticcio et Propriano. La suite qui relie Porto-Vecchio est décrite sur le récit du Mare a Mare sud.

Note : les temps de marche correspondent au mien et non pas au temps moyen des topo-guides.

Arrivée à Ajaccio

Arrivée à Ajaccio directement depuis Caen sans escale par le biais d’un charter qui officie entre avril et septembre.

A l’aéroport d’Ajaccio, je prends le bus pour le terminal terrestre de la capitale et rejoint l’hôtel Napoléon près de la poste. Pas de bus demain dimanche pour rejoindre Porticcio, point de départ du Mare e Monti sud. Je prendrai donc la navette en bateau.

L’office de Tourisme propose deux circuits pédestres : le premier permet de découvrir l’histoire de la ville Génoise et le second la ville impériale de Bonaparte à Napoléon. Ils sont une bonne occasion de flâner dans les ruelles d’Ajaccio.

Les TV sont légions aux terrasses de café en cette période de coupe du monde de football (2006) et les hommes sont attablés, chopes à la main, regard scotchés sur le poste de télé. Certains hurlent après leur équipe.

Petite balade sur le port où se mêle bateau de plaisance, bateau de pêche et yacht.

Dîner chez Dar Mamma : prix abordable mais cuisine banale. Soirée foot : Argentine – Mexique (2-1).

J1 : Porticcio – Bisinao

+ 932 m / – 304 m 14,2 km

8h00, je prends la première navette qui rejoint Porticcio en 20 minutes et me dépose face au Syndicat d’initiative. Je prends la route vers le quartier Terra Bella (Gr non indiqué). Je passe un lotissement puis le sentier démarre réellement à hauteur du cimetière. Il grimpe dur sur les premiers lacets et s’enfonce dans le maquis.

La chaleur est exténuante. Tout mon corps ruisselle de transpiration. Je passe le ruisseau de Frassu à sec et atteint la tour en ruine qui porte le même nom (15e siècle).

A la route, je prends à droite sur environ 100 mètres pour poursuivre par un sentier en U qui domine la route. Petite pause de dix minutes proche de Bocca di Buselica (333 m).

Je ne me sens pas en jambe. Je semble pourtant en avance sur les prévisions du topo-guide. S’ensuit 2,5 kilomètres sur le bord de la route : pas très folichon !

Je m’engage ensuite sur un sentier raide qui s’engouffre dans le maquis. Un peu plus loin, je stoppe ma progression à l’abri d’un chêne. Il est 11h30. Je m’arrête une heure pour me reposer et manger. Deux allemandes croisent mon chemin. Elles en sont à leur dernier jour sur le Mare e Monti centre. Nous discutons un petit moment. Sur leurs sept jours de marche, elles n’ont presque pas rencontré de randonneurs. Ceux seront les seuls marcheurs que je croiserais sur le Mare e Monti sud.

Je redémarre au cœur de la garrigue et atteins une plateforme qui domine le golfe d’Ajaccio (panorama bouché à mon passage). Je pensais y trouver de l’air frais, c’est un mur de chaleur qui m’accueille. Le temps est à l’orage !

Je passe la jonction avec le Mare a Mare centre et descend vers Bisinao. La végétation est ici plus verte que sur le versant nord du sentier. A 14h00, j’entre dans Bisinao et m’installe au gîte d’étape a funtana. Terrasse sympa, piscine et gîte propre et fonctionnel. Finalement, je n’aurais mis qu’un peu plus de 4h00 pour effectuer les 6h00 prévues par le topo-guide. Je n’avais pourtant pas l’impression d’avancer et j’ai pas mal souffert de la chaleur.

J2 : Bisinao – Coti Chavari

+ 457 m / – 607 m 16,2 km

Je sors du village par où je suis arrivé hier soir et emprunte le sentier à droite pour Coti-Chavari. Il rejoint le ruisseau de Campestru puis de Rau.

A mon départ à 9h10, il faisait déjà 25 °C à l’ombre. Je suis pour cette première partie sous un couvert végétal qui apporte ombre et fraîcheur.

Je coupe la D255 et rejoins le petit village de Pietrosella. Au village, je prends la D255 sur la gauche et m’engage à droite par un petit sentier raide (attention : deux sentiers sont côte à côte ; empruntez le bon !) qui s’engouffre dans la forêt.

Au plateau de Prunu, le chemin est plat. Belle perspective sur de gros blocs de pierre et la mer.

J’emprunte une piste forestière à gauche sur 400 mètres puis monte dans le maquis par une sente arborée de chêne. Sur la crête, belle vue sur le golfe d’Ajaccio.

Des canadairs effectuent des allers/retours vers la mer, signe d’un feu dans les parages. Je ne vois pourtant pas de fumée. A moins que cela soit un exercice. Je regarde autour de mois. Dans ce maquis, je ne donne pas cher de ma peau si un feu venait à se déclencher.

Je descends vers Bocca di Gradellu (529 m) et y déjeune. Après le repas, je m’engage sur la route en direction Coti Chiavari et prend le sentier qui monte sur la gauche. Il longe la forêt domaniale de Chiavari. Il fait plus que chaud et les arbres du matin sont absents cet après-midi. Le sentier descend finalement retrouver l’ombre des arbres et mène à la D55 A.

Je prends à gauche et entre dans le village. Je m’installe à la table du premier bar que je croise et commande un coca. Face à moi la mer : le golfe d’Ajaccio d’un côté et le golfe de Valincu de l’autre.

J3 : Coti Chiavari – Porto Pollo

+ 262 m / – 747 m 11,5 km

9h00, c’est le départ : temps couvert et lourd. Météo France s’est encore planté !

Je remonte la route vers le pylône électrique. Le balisage est inexistant ou obsolète (pancarte cassée). J’emprunte une piste forestière sur la droite de la route dans une courbe. 300 mètres plus loin, un trait de peinture orange me fait savoir que je suis sur le bon chemin. Je longe une clôture et descend par un sentier peu entretenu. Je passe un cabanon. Le sentier est de mal en pis. Le maquis est dense et la végétation arbustive fouette à sang bras et jambes.

Après 1h30 d’avancée à tâtons, le (semblant) de sentier s’achève. Je regarde un peu tard le topo-guide et m’aperçois que je ne suis pas dans la bonne direction. J’ai effectué la moitié du chemin qui conduit à la plage de Cupabia. Seul problème : il n’y a plus de chemin. Je n’ai pas le courage d’effectuer le sentier en arrière. J’essaie donc d’avancer. En 1/2 heure, j’ai peut-être fait 20 mètres. Je me résigne à retourner sur mes pas. Je suis épuisé de ma bataille avec le maquis. Mon eau est presque à sec, mes jambes sont à sang.

Il me faudra une heure pour revenir sur le sentier longeant la clôture. Je trouve le bon sentier qui part vers la droite sur la crête. Pas de balisage une fois de plus. Cinquante minutes plus tard, je suis assis au snack de Cupabia : épuisé et assoiffé ! J’y reste 1h30 à observer les allées et venues des touristes sur la plage. Je mange comme un ogre et bois trois litres d’eau et de coca. Je redémarre à 15h00 après avoir fait le plein de la pipette à eau et monte aux ruines de Cupabia. Un sentier grimpe sur la colline vers le sud est pour rejoindre le sentier du Mare a Mare sud plus dans l’intérieur des terres.

Quarante minutes après mon départ, je suis à Serra di Ferru qui dispose d’un camping et d’un hôtel. À la route, je tourne à droite, passe devant le camping et prend le sentier à droite sous le réservoir d’eau (pas de balisage – simple pancarte en carton posé sur une pierre).

Le sentier grimpe sur le plateau puis redescend vers Porto-Pollo. A l’hôtel “Les Eucalyptus”, je me précipite sous la douche. J’opte pour l’eau froide pour ne pas brûler mes plaies ; je les nettoie et lave le linge.

Plus tard, je vais en ville, m’installe à un café et regarde la fin de Brésil / Ghana (3-0). Je me rends compte que ne peux pas utiliser mon portable car celui-ci me demande le code puck. C’est quoi ça le code puck ? Johanne, ma compagne, me le transmettra plus tard dans la soirée. En fait, il s’agit d’un code de sécurité à cinq chiffres utilisé sur les téléphones mobiles. Il agit comme une double sécurité puisqu’il n’est demandé que dans le cas où le mobile est bloqué suite à l’entrée de trois codes PIN erronés lors de la mise en service du mobile. Pour mon cas, le portable était coincé dans le fonds du sac. Le ballottage du sac a dû appuyé à plusieurs reprises sur les touches du téléphone.

Une journée de merde : fatigante physiquement et nerveusement malgré un environnement de rêve !

Ce soir, la France gagne 3-1 contre l’Espagne. Je ne leur ai pas porté la poisse !

J4 : Porto-Pollo – Olmeto

+ 573 m / – 245 m 15,4 km

Je me réveille du mauvais pied. Je subis le contre-coup de ma virée dans le maquis et de mon manque de sommeil (une victoire ça se fête !).

Je démarre à 9h00 par 4 km de route : d’abord la D757 puis la D157 par le pont de Caitucoli qui traverse la rivière Taravu. Au carrefour, j’emprunte à droite la D757 sur environ 500 m. Au transformateur, prendre la piste carrossable à gauche (pas de balisage) puis la piste de terre.

Le sentier grimpe sous les arbres en longeant une clôture, passe entre de gros blocs de rochers, puis Bocca di a Facunaja. Le coin me fait penser à un Brocéliande asséché.

Je passe un pylône et m’enfonce sous les chênes. Je rejoins une piste carrossable que je prends à gauche pour gagner les bergeries de Bocca di a Coppa (333 m). Au croisement, je prends une piste à droite que je suis jusqu’à une barrière. Je m’enfonce alors dans un sentier ombragé (youpi !) qui va à Raja (380 m). Olmeto est tout proche. Le petit bourg de 1200 habitants est un sympathique village Corse typique accroché à flanc de montagne.

J5 : Olmeto – Burgo

+ 629 m / – 779 m 10,9 km

Après la pharmacie, à hauteur du majestueux chêne, je descends le sentier entre les oliviers. Je franchis le ruisseau Vadina di Mulini et monte vers Castellu di Rocca (448 m), un ensemble de rochers granitiques s’entremêlant avec les chênes et le maquis.

Le sentier est un peu délicat par moment. Beau panorama sur Olmeto. Je devine également le golfe de Valincu. Le sentier continue de monter parmi les chênes et descend sur Vera (553 m). Après la maison forestière en ruine, il grimpe de nouveau jusqu’à une altitude de 800 mètres en contournant Bocca di  a Vint’unu.

J’amorce la descente et quitte la forêt pour le maquis avant d’arriver à Maratu (380 m). Dans un virage en épingle, je descend par un sentier qui mène à Burgo. Installation au gîte d’étape U Fracintu aux chambres un peu vieillottes. Le propriétaire est aussi le patron de Montagne Corse Loisir, une agence de randonnée en Corse.

Ici s’achève mon Mare e Monti Sud. Demain, j’emprunte le Mare a Mare sud pour rejoindre Porto-Vecchio sur la côte est de la Corse. Pour rejoindre Propriano, il reste 7km par la route.

Informations pratiques

Balisage

Le Mare e Monti sud est un sentier de randonnée pour marcheurs moyens. Lors de mon passage, le balisage en orange était toutefois incertain sur certains passages.

La Mare e Monti Sud en 3, 4 ou 5 jours

Décrit en 5 jours dans le Topo Guide de la FFRP Corse entre mer et montagne peut être réalisé en 3 jours par les bons marcheurs.

En 5 jours : niveau tranquille à moyen

  • Porticcio – Bisinao
  • Bisinao – Coti Chavari
  • Coti Chiavari – Porto Pollo
  • Porto-Pollo – Olmeto
  • Olmeto – Burgo – Propriano

En 4 jours : niveau marcheur moyen

  • Porticcio – Bisinao
  • Bisinao – Serra di Ferru
  • Serra di Ferru – Olmeto
  • Olmeto – Burgo – Propriano

En 3 jours : niveau bon marcheur

  • Porticcio – Coti-Chiavari
  • Coti-Chiavari – Olmeto
  • Olmeto – Burgo – Propriano

Hébergements

Période conseillée

Cet itinéraire est accessible toute l’année, mais la période la plus favorable est le printemps. La température n’étant pas à son zénith, vous éviterez les brouillards de chaleur et profiterez de belles vues et de la floraison des plantes. L’automne est aussi un excellent moment avec une mer plus chaude et donc plus de possibilités de se baigner.

Sac à dos

Ne vous surchargez pas inutilement en vêtements. Pensez sécurité et protection. Pour le reste, économisez au maximum. Voici le sac à dos que je conseille pour ce Mare a Mare Sud.

Pour la tête

  • Un bonnet (selon la saison)
  • Une casquette
  • Une paire de lunettes de soleil indice 3
  • Une lampe frontale

Pour le buste

  • Des sous-vêtements légers : 2 manches courtes et 1 manche longue
  • Un pull polaire ou une doudoune
  • Une veste type Gore-tex (imperméable et respirante)

Pour les jambes

  • Un pantalon de randonnée
  • Un short

Pour les pieds

  • Des chaussures de randonnée imperméables
  • 2 paires de chaussettes de marche
  • Une paire de chaussures légères pour le soir (les gîtes et refuges en disposent mais c’est plus agréable d’avoir les siennes)

Divers

  • Un drap-sac
  • Des bâtons de marche
  • Une paire de lacets de rechange, une aiguille et du fil
  • Une trousse de toilette et une serviette de bain absorbante
  • Du papier toilette et un sac pour mettre le papier usager
  • Une gourde de plus de 2 litres
  • Un couteau de poche
  • Des pastilles pour purifier l’eau (Micropur ou Hydrochlonazone) ou un filtre
  • Une couverture de survie (modèle renforcé)
  • Orientation : Cartes et/ou topo-guide, Altimètre, Boussole ou GPS

Pharmacie

  • De la crème solaire visage et lèvres, Elastoplaste, pansements et double peau (Compeed)
  • Un antidiarrhéique (Immodium, Ercéfuryl), un antalgique (Aspirine, Doliprane)
  • Du collyre (Uveline ou Antalyre)
  • Des antibiotiques à spectre large
  • Anti-inflammatoires
  • Antalgiques
  • Une pince à épiler
  • Des médicaments personnels liés à une maladie ou un problème de santé spécifique
  • des bouchons d’oreille
  • Un sifflet

Bibliographie

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