Étape 5b – Dimanche 17 septembre : Verghju – Tighjettu.
Re-départ ! Mais cette fois l’objectif n’est plus Ciottulu mais Tighjettu. Six bonnes heures de marche pour atteindre les portes du cirque de la solitude.
La veille au soir, j’ai pris soin de prendre rendez-vous avec Pierre-Yves et Christelle, bretons et facteurs tous les deux, pour faire l’étape avec eux et "m’assurer" en cas de pépin. Ils sont sympas et ont commencé eux à Conca, ils sont donc en route depuis 10 jours déjà et sont passés à travers du mauvais temps. Christelle n’en peut plus du GR, Pierre-Yves n’en peut plus de Christelle. Je la plains. Je le plains aussi malgré le courage de Christelle.
Nous marchons depuis une bonne heure sur mon parcours de la veille quand nous arrivons à Radule. Tout à changé. Les pluies de la nuit ont transformé de petits écoulements d’eaux en torrents et un passage sans difficulté la veille juste avant la bergerie de Radule s’est transformé en un obstacle difficilement franchissable. Il pleut un petit peu mais je ne veux plus faire demi-tour, malgré le nuage de la veille qui n’a pas bougé de place. Je décide cette fois de l’affronter et d’abandonner mes deux petits facteurs bretons car j’ai trop froid et ils (ou plutôt elle) sont trop lents. J’attaque donc l’ascension qui doit me mener à Ciottulu dans un épais brouillard. Je ne vois les balises que l’une après l’autre. Ma visibilité varie entre 3 et 20 mètres selon le vent… L’ascension est pénible car le dénivelé est important et rendue périlleuse par le manque de visibilité. Le brouillard est tellement dense que je me suis arrêté dans un premier temps à moins de vingt mètres du refuge de Ciottulu pour boire et reprendre mes forces car je ne pouvais pas le voir. Après avoir passé une demi heure à essayer de me réchauffer sans succès, j’ai repris la route de Tighjettu, non sans avoir été tenté de rester à Ciottulu d’autant que sous des airs très rustres, le gardien était en fin de compte un gars gentil qui a le malheur de garder un refuge qui n’est pas fréquenté puisque coincé entre Tighjettu et Verghju…
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La suite du chemin ne fut pas de tout repos, très escarpée, nécessitant l’usage des mains, longeant par moment des ravins assez profonds et rendue glissante par la pluie. Heureusement, le parcours continua en forêt et le soleil fit son apparition pour me permettre d’atteindre le refuge de Tighjettu (visible de très loin, ce qui rend l’ascension éprouvante à cause de la fausse impression de proximité) malgré un état d’épuisement avancé…
Le refuge, le gardien et le menu sont au top mais pour la première fois, je n’ai pas trouvé le courage de passer sous la douche glaciale après mon Twix-Coca, j’ai passé la journée frigorifié et la perspective de puer m’effraye moins que celle de finir gelé. L’ambiance est particulière à Tighjettu. Au départ du gardien il y a 4 français, deux allemands et… treize belges. Un groupe de dix très jeunes limbourgeois sont sur le parcours dans le même sens que moi, le sujet de leur conversation est sur toute les lèvres: le cirque de la solitude, U Cascettone ! Ceux qui l’ont fait dans la journée, en parlent comme d’un monstre et ceux qui voyagent dans mon sens se demandent s’ils vont le faire. Les petits belges se demandent comment se répartir le poids de certaines d’entre eux. Les allemands eux manquent de temps et comptent doubler l’étape. Les commentaires, les témoignages et les intentions vont bon train. Le temps annoncé pour la matinée n’est pas mauvais, je ne partirai donc pas trop tard à l’assaut du monstre !
La solidarité des randonneurs, mythe ou réalité ?
Comment évoquer le GR20 sans évoquer mes compagnons de fortune et d’infortune ? Pierre-Yves et Christelle, Maxime André et sa ptite tribu, les petits belges, le couple de namurois de Manganellu, les Anversois de Tighjettu, le saisonnier d’Ortu, les anglais bizarres des dernières étapes,… C’est avec nostalgie que je repense à tous ces gens que je connais à peine; parce qu’il s’est instauré entre nous une ambiance particulière, que je ne connaissais pas. La famille André m’a gardé ma place au refuge, j’ai offert mes bâtons de marche à Christelle, Pierre-Yves m’a offert le pinard, le saisonnier m’a fait goûter son thé et j’ai partagé avec lui mon spaghetti, sans oublier la bande de Carozzu avec qui la bourse aux échanges à aussi battu son plein… Je randonnais seul la journée mais j’étais rarement seul le soir où les rencontres d’un soir étaient souvent très sympathiques…