De Bovec à Vienne… (Slovénie, Autriche)
Massifs traversés : Karawanken, Alpes Laventtal, Hochschwab, Alpes de Mürzsteg, Rax et Schneeberg, Alpes Gutenstein, Wienerwald
Temps de marche : 31 jours
Distances : 440 km
Dénivelé positif : 23700 m
Après cette longue traversée italienne, mon premier jour en Slovénie est consacré à la détente et à la remise en état du matériel. Voilà déjà douze semaines que je marche et il souffre. Depuis le début, j'ai crevé mon matelas pneumatique, troué mon duvet en deux points, brisé un bâton de randonnée, déchiré l'imperméabilité de la capuche de ma veste, éclaté une boussole, arraché le sur-sac de mon sac à dos, percé ma poche à eau, brûlé au réchaud l'intérieur de ma tente à deux reprises et cassé la fermeture-éclair de la porte, intoxiqué six paires de chaussettes… et surtout usé les semelles de mes chaussures à la limite du raisonnable pour continuer à marcher avec elles. Pour cette journée de repos, j'ai eu la bonne surprise d'avoir été rejoint par une amie, ici, au bout des Alpes !
Nous ne faisons rien d'autre que de nous détendre et d'attendre que le temps passe. Pour moi, je crois que c'est la première journée où j'arrive à m'échapper de cette traversée, je n'y pense pas, je ne marche pas – contrairement aux précédents jours de repos. Cela me fait le plus grand bien et me redonne de l'énergie pour la cinquième et dernière partie de ma Transalpine. Le plus dur après une journée comme cela étant de repartir le jour suivant, seul… Sans se retourner… Raté…
Je traverse le sublime parc de Triglav en contournant le plus haut sommet du même nom à 2864 mètres de la Slovénie et qui m'offre l'un de mes derniers paysages de haute montagne. Avant de mettre les pieds en Slovénie, je n'avais aucun idée de ce qui m'attendrait ici, je n'arrivais pas à imaginer les Alpes Slovènes, et je ne suis pas déçu. Je trouve que tout est différent, la culture, les randonneurs, les refuges, les montagnes, tout y est agréable et les journées passent paisiblement les unes après les autres. Les montagnes sont magnifiques, mais aux pentes raides. C'est pour cela que l'on ne trouve presque pas de station de ski.
Je longe pendant plusieurs jours la frontière austro-slovène sur une crête où lorsque je bivouaque, je me retrouve avec la tête en Slovénie et
les pieds en Autriche, prêt à aborder ma dernière ligne droite.
La majeure partie de mon parcours dans cette région de l'Autriche se fait dans d'immenses forêts. Je marche durant des jours dans les bois.
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Perdre son chemin y est facile, il suffit d'un embranchement mal indiqué, d'un arbre marqué d'un balisage abattu… Le retrouver après cela, sans carte, sans panorama dans ces forêts, s'avère plus délicat et demande d'avoir le sens de l'orientation et un peu de chance… Parfois je retrouve les sentiers rapidement, et parfois – surtout quand le brouillard se montre – je fais de grands détours par des itinéraires qui n'en sont pas, suivant des traces d'animaux dans des pentes bien raides à la végétation dense.
C'est pendant cette période que je fais mes dernières étapes sur la Via Alpina. D'ici peu de temps, je devrais la quitter pour bifurquer en direction de Vienne. De là, j'ai prévu de suivre l'un des 10 Weitwanderwege – des grands itinéraires de randonnée traversant l'Autriche de part en part – mais à l'heure actuelle, je n'ai ni carte, ni topo et je n'ai aucune idée de leurs directions, je ne sais pas lequel je vais devoir suivre. Ma principale inquiétude devient l'itinéraire. Avant d'entamer mes deux dernières semaines de marche, il faut absolument que j'arrive dans les prochains jours à me procurer des cartes. A la veille de la bifurcation, je me retrouve dans un petit hôtel, toujours sans carte et sans savoir qu'elle route je vais devoir emprunter. Je passe toute la soirée sur l'internet autrichien, aidé par la gérante de l'hôtel, à la recherche de la moindre information. Tout ce que je trouve, c'est un schéma retraçant les 10 Weitwanderwege. Je vais devoir me débrouiller avec cela. Je sais juste qu'il me faut emprunter les itinéraires 02, 06 puis le 01 qui me fera arriver à Vienne. C'est ainsi que je me lance sur un sentier, ne sachant ce qui m'attend, ne sachant combien de jours je vais devoir marcher alors que je n'ai quasiment plus de nourriture… Après trois jours d'errance à suivre aveuglément un balisage, je trouve enfin les cartes dont j'ai besoin.
Mon arrivée à Vienne n'est désormais plus qu'une question de jours. Je fais mon dernier bivouac à 20 kilomètres du centre de Vienne, juste à coté d'un cimetière et non loin d'une autoroute, un avant-goût de la circulation qui m'attend demain, après près de quatre mois de verdure.
Soulagé de finir cette traversée, excité d'arriver à Vienne, mais aussi avec un brin de tristesse de voir cette aventure toucher à sa fin… Le sommeil est long à venir ce soir-là.
Je pars tôt ce matin, je cours, je galope, l'euphorie m'emporte. Je parcours encore quelques kilomètres en forêt, grimpe au sommet d'une colline, puis rapidement je pénètre dans la banlieue de la capitale, le bitume sera mon dernier balisage. A midi, j'aperçois le panneau de signalisation indiquant l'entrée de Vienne, je marche pendant encore deux heures au milieu d'un bain de foule impressionnant, je croise plus de personnes que durant ces derniers mois. Puis je continue dans le centre de Vienne jusqu'au coeur historique, où je pose mon sac à dos pour la dernière fois, après une aventure de 110 jours.