Rescapés du torrent
Depuis Marrakech, un véhicule organise notre transfert vers le massif du M’Goun, via Azilal. Un long trajet, bravant les orages et la boue, dans la vallée des Aït Bouguemez, nous conduit au village d’Aït Saïd, à 1950 mètres. Sans perdre de temps, notre nouvelle équipe de muletiers répartit stratégiquement les vivres, sous un gigantesque arc-en ciel.

En amont du village, nous sommes supposés traverser la rivière sur un pont de bois et de terre qui, sous les pas du premier randonneur du groupe, s’effondre avec fracas. Chacun bondit en arrière ; personne n’est emporté… Mais notre progression est compromise. Le torrent gronde, salit par la terre qu’il charrie ; les habitants regardent avec effroi la crue. Plus tard, les bergers rentreront, depuis l’autre rive, à la frontale, sur des planches installées à la hâte.

Pas de risques inutiles à prendre : alors que nous devions bivouaquer près des bergeries Azibs N’Ikkis, 500 mètres plus haut, nous camperons sur le terrain de foot d’Aït Saïd. La vie du village a déjà repris son cours : les familles font cuire la soupe dans la pénombre. Et le souffle des chèvres, mêlé à la poussière, s’élève en fumée.
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