J’ai eu l’immense plaisir de parcourir le Cortina Dolomiti Ultra Trekking, qui est un trek de 132 kilomètres et de 6700 mètres de dénivelé positif, pour ma part découpé en 7 étapes au départ de Cortina d’Ampezzo. Voici le récit de mon aventure dans les Dolomites d’Ampezzo 🙂
Se rendre à Cortina d’Ampezzo est très facile, pour ma part j’ai atterri à l’aéroport de Venise, puis pris un car pour un trajet d’un peu plus de deux heures. Je m’installe à mon hôtel Panda, plein de charme fraichement rénové en gardant le cachet de l’ancien : tout ce que j’aime ! Je ressors ensuite boire un Spritz, bah ouais je suis quand même en Italie, et manger un bout. Cortina d’Ampezzo est une sorte de Chamonix des Dolomites où les boutiques d’alpinisme côtoient celles de luxe, elles sont ici de plus entourées de Vespa authentiques : une bonne dose de sportswear avec un côté bobo, j’adore et je m’y sens comme chez moi !
J1. De Cortina d’Ampezzo au refuge Son Forca
+ 1530 m / – 570 m 24,3 km 410 409 408 417 201 203 Refuge Son Forca9:00 : Daniele Geremia de la compagnie des guides Cortina360 et qui m’accompagne pour cette première étape me récupère à mon hôtel. Je vais pouvoir en apprendre sur le massif des Dolomites ! Son étymologie, sa formation géologique, son Histoire, sa faune et sa flore.
Nous filons à pied en quelques pas au départ du trek Cortina Dolomiti Ultra Trekking (CDU pour les intimes) qui se trouve à l’office de tourisme de Cortina d’Ampezzo. Plus glamour, on peut considérer qu’il s’agit de la Basilica dei Santi Filippo e Giacomo juste à côté et beaucoup plus photogénique, mais si vous avez besoin d’informations avant de partir c’est le moment ; et vous pouvez aussi y demander le passeport du Cortina Dolomiti Ultra Trekking que vous pourrez faire tamponner par les refuges où vous passerez.
La première partie du Cortina Dolomiti Ultra Trekking nous permet de sortir de la ville de Cortina d’Ampezzo, avec le charme de cette ville de montagne qui a su garder son ambiance d’antan tout en entrant dans le monde moderne. L’itinéraire monte ensuite gentiment un moment pour atteindre un chemin en balcon, en passant par le Lago Ghedina tout petit mais ô combien charmant avec son eau transparente remplie de poissons. Le passage en balcon dure un moment et nous permet de jouir d’une superbe vue sur les premières montagnes Croda Del Pomagagnon que nous offrent les Dolomites. Ce massif, constitué de carbonate de magnésium, fut surnommé « Dolomites » du nom de Déodat Dolomieu qui découvrit que la roche n’était pas seulement du carbonate mais contenaient également du magnésium. Ce composé fut donc appelé dolomie en 1791 et laissa son nom au massif en 1876.
En contrebas de ce balcon, le torrent Boite à l’eau turquoise scintille au soleil : le panorama est grandiose. D’autant plus grandiose que plus nous avançons, plus nous nous rapprochons d’une sorte de dent esseulée nommée Col Rosà, jusqu’à nous trouver au pied de sa face monumentale, quasiment là où la végétation laisse place à la roche tant la verticalité l’empêche de s’y accrocher.
S’ensuit une descente en zig-zag, et Daniele en profite pour me montrer de nombreuses fleurs : grassettes, orchis à deux feuilles, rhododendrons, chênettes, et de nombreuses autres qui sont souvent des variantes de celles que nous avons dans nos Alpes françaises. Le PH basic de la carbonate de magnésium, qui fait des Dolomites une singularité alpine, permet à la nature d’autres créations que le PH acide de la roche magmatique du reste des Alpes.
Une fois en bas, nous longeons un petit moment le torrent Boite avant de le traverser, pour entrer dans le Parco Naturale Delle Dolomiti d’Ampezzo. C’est la mi-journée et nous avons dépassé le mi-parcours, nous mangeons donc nos paniers repas confectionnés par l’hôtel.
On le sait bien, après chaque longue pause, il est difficile de repartir. J’ai les jambes coupées, alors que maintenant le chemin alterne entre faux plats montants et montées abruptes. Nous sommes aux heures les plus chaudes de la journée, et le chemin n’est plus ombragé comme il le fut jusqu’à présent. Je m’hydrate à fond et transpire tout autant. Nous sommes passés sur l’envers des montagnes Croda Del Pomagagnon et pouvons maintenant observer leur face Nord-Est. Le décor s’élargit dans cette vallée du Val Granda, avec de magnifiques prairies bordées de pins et sapins coupées par la rivière Rio Bosco et délimitées logiquement par les montagnes Croda Del Pomagagnon au Sud-Ouest et par les montagnes Cristallo au Nord-Est.
Encore un petit effort sous ce soleil de plomb dans la vallée du Val Padeón et nous arrivons au refuge Son Forca bien transpirants. Bien évidemment une bière pour fêter la première étape, et je dois dire au-revoir à Daniele qui redescend à Cortina.
Je prends possession de mes quartiers au refuge et découvre son confort : lumière et prises secteur, douches chaudes, vraies toilettes et réseau 4G pour appeler ma chérie. Je suis le seul client du refuge ce soir, et le moment du repas venu, c’est à l’italienne : primo piatto des pâtes bolognaises pour ma part, secundo piatto avec des oeufs du speck et des pommes de terre sautées, puis dessert à l’abricot accompagné de son espresso.
J2. Du refuge Son Forca au refuge Città di Carpi
+ 1020 m / – 1160 m 19,7 km 203 215 217 4 120 Refuge Città di CarpiJe prends mon petit déjeuner à la première heure possible, à savoir à 7:30, pour deux raisons. La première c’est qu’en ce moment il fait extrêmement chaud et si je peux marcher la majeure partie de l’itinéraire le matin, ce sera moins éprouvant. La seconde raison encore plus importante est qu’il est prévu des orages pour le milieu de l’après-midi, et essuyer un orage en montagne c’est carrément flippant (mes amis Pascal et Jérôme verront de quoi je parle en se souvenant du bivouac sous tarp au Pic Gény).
Hier, Daniele m’expliquait que les Dolomites se situent géographiquement à une centaine de kilomètres à vol d’oiseau de la mer Adriatique, et donc que par de fortes chaleurs l’évaporation de l’eau de la mer crée dans la région de forts orages, avec des précipitations pouvant aller jusqu’à 9mm/h !! Bref sachant qu’à 2mm/h on se fait déjà bien doucher, me voilà parti. En cours de route, je peux observer des chamois.
En bas, au Passo Tre Croci, c’est le départ de la randonnée classique du Lago di Sorapis, il y a donc de nombreuses voitures et pas mal de promeneurs sur le sentier, qui monte abruptement jusqu’au lac. La température de l’air est d’une chaleur caniculaire et il y a peu d’ombre, je transpire comme jamais.
En arrivant, la récompense est majeure ! Ce lac d’altitude d’un bleu turquoise glacier, est bordé de belles parois rocheuses d’une hauteur vertigineuse formant une sorte de cirque.
Il faut lever la tête tellement haut que même à l’objectif très grand angle, montagne + lac n’entrent pas dans le cadre de mon appareil photo. Qu’à cela ne tienne, je shoote en rafale à la verticale et je reconstituerai l’image sur photoshop.
Je reste ici un long moment pour me détendre et profiter de la vue, mais malheureusement je dois repartir car le Cortina Dolomiti Ultra Trekking est encore long. La descente à Valbona qui suit le Rio Sorapis est bien raide. Si vous hésitez encore à emporter des bâtons, c’est le moment de franchir le pas. Ne pensez pas que la descente sera plus courte que la montée, non, c’est raide et il faut assurer ses pas sur les graviers roulants.
Une fois en bas, une portion de plat ombragée permettra un repos des guiboles avant de recommencer à monter. Je commence à avoir faim, alors je me pose à l’ombre près d’un ruisseau pour avaler mon panier repas fourni par mes précédents hôtes.
Il ne me reste plus que quelques kilomètres de rude montée pour arriver au refuge Città di Carpi, mais la chaleur est telle que j’avance lentement. Je termine mon eau (j’avais emporté deux litres), je jette un œil à la trace GPS, ça va il ne me reste qu’à peine plus d’un kilomètre, je vais pouvoir tenir. Puis, enfin, au détour d’une bosse, j’aperçois le drapeau du refuge !! En arrivant, à peine me suis-je présenté auprès de Rossella et Angela que je commande ma bière de la victoire !
Vient le temps d’une douche, à 8€ les 25 litres. Attention, 25 litres ça passe très vite ! Puis vient le temps de la sieste, bien méritée.
Le soir au repas, je suis encore le seul client et l’orage éclate violemment : en 15 minutes la grêle recouvre la terrasse du refuge, je suis bien content de ne pas être seul sous une tente !
J3. Du refuge Città di Carpi au refuge Pian di Cengia
+ 1100 m / – 650 m 18,7 km 120 101 104 Refuge Pian di CengiaUne étape un peu plus courte m’attend aujourd’hui. Mais la météo annonce encore des orages, dès le début de l’après-midi. J’ai pris un rythme matinal et je prends donc mon petit-déjeuner à 7:00 pour filer une demie heure plus tard.
Le début de l’itinéraire est en descente en sous-bois jusqu’à Misurina, mais au détour d’un virage je vois deux chevreuils détaler juste sous mes yeux ! Cette banale forêt devient alors pour moi la forêt enchantée. Je les ai suivis quelques secondes du regard, le temps qu’ils filent se remettre à couvert. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de les prendre en photo. Next time maybe !
Une fois en bas, je profite du Lago Di Misurina et des températures clémentes ramenées à la normale par les précipitations de la veille pour faire une pause. Je mange un bout bien qu’il ne soit que 9:00, en profitant de la vue.
S’ensuit un début de montée toujours abritée des arbres. Ici, le Cortina Dolomiti Ultra Trekking alterne douces montées avec forts dénivelés, et plus j’avance dans le temps plus la température remonte et moins il y a de végétation pour me protéger du soleil. Les panoramas sur les montagnes rocheuses tout autour de moi sont superbes !
J’avais croisé tout au plus une dizaine de personnes depuis ce matin, mais en arrivant au Refuge Auronzo qui est également accessible en voiture, ce n’est plus pareil. En environ 4 kilomètres à peine qui le séparent du refuge Lavaredo, je croise plus d’une centaine de promeneurs ! Heureusement que c’est de courte durée, mais il faut dire qu’il est compréhensible que les gens viennent se balader ici tant les vues sur les Tre Cime Di Lavaredo sont grandioses !
Initialement je devais dormir ici au refuge Lavaredo, mais ce dernier était complet. Je marche donc encore quelques 4 km de plus un petit peu en dehors du CDU, en montée, pour aller à mon refuge pour la nuit : Pian di Cengia. Je suis le premier arrivé je peux donc choisir mon lit : celui près de la fenêtre !
Je repars dans la foulée en mode léger, simplement avec mon appareil photo, pour aller à la Croda Fiscalina di Mezzo à une vingtaine de minutes de marche au-dessus du refuge. Une fois en haut, à peine le temps d’admirer les vues à 360° que je sens quelques gouttes de pluie. Je redescends fissa et arrive à l’abri in extremis avant le déluge !
Je fais un brin de toilette au lavabo à disposition, ici pas de douche mais quand même de l’eau chaude, puis une bonne petite sieste reposante avant d’aller me mêler aux autres randonneurs. Le refuge est complet ce soir et je fais la connaissance d’un groupe de trois norvégiens à qui je raconte que les Lofoten sont ma prochaine destination : ils me donnent plein de conseils et nous passons la soirée à échanger autour de la montagne et des voyages !
J4. Du refuge Pian di Cengia au gîte Malga Ra Stua
+ 730 m / – 1590 m 27,8 km 101 102 8 Gîte Malga Ra StuaJ’ai une grosse étape aujourd’hui : ok seulement 700 mètres de dénivelé positif, mais 27 kilomètres de distance ! Et avec ça, la pluie annoncée pour midi. Je ne m’attarde donc pas au petit déjeuner, je dis au revoir à mes nouveaux amis scandinaves puis je pars d’un pas assurément déterminé à ne pas prendre l’eau.
Le Cortina Dolomiti Ultra Trekking commence par une longue descente, douce au début qui laisse mon esprit vagabonder, puis une plongée plus raide me rappelle alors à l’ordre. Cela me fait penser à un passage d’une chanson d’Eminem « Snap back to reality, oh there goes gravity » et me voilà poussant la cantonade.
Cette gravité me fait passer du point pratiquement le plus haut de tout le Cortina Dolomiti Ultra Trekking (2528 m) à pratiquement celui le plus bas (1400 m). En route, j’ai une vue de premier choix sur la face Nord des Tre Cime Di Lavaredo, très imposantes ! En toile de fond dans ma direction, ma ligne de mire : la Croda Rossa d’Ampezzo qui porte bien son nom.
Plus je descends et plus la végétation s’épaissit. On voit bien qu’on est plus au Nord et plus encaissé, les pins ont laissé place à davantage de sapins. Une fois en bas je quitte le Parco Naturale Tre Cime, et je fais une bonne pause au Lago di Landro. S’ensuit plus de 8 km de plat dans la forêt. J’aime particulièrement ce moment, la végétation est très belle entre sapins et prairies parsemées de fleurs colorées.
Mon arrivée au Passo di Cimabanche sonne une nouvelle fois mon entrée dans le Parco Naturale Delle Dolomiti d’Ampezzo, et le chemin monte pour la première fois de la journée. Les 700 mètres de dénivelé de l’étape sont donc ici, et ils me permettent de contourner la Croda Rossa par l’Ouest tout en admirant la Croda de R’Ancona en montant dans ce Val de Gòtres.
Je n’ai pas perdu beaucoup de temps, et j’ai déjà marché plus de 19 km en 3h30, mais comme annoncée par la météo, la pluie arrive à 11:45, et il me reste plus de 7 km. Au début il ne pleut pas beaucoup, je me dis que ça va le faire. Je termine les 3 km de montée pour arriver à Forcella Lerosa puis les précipitations augmentent, j’enfile alors ma veste Gore-Tex et range mon appareil photo dans mon sac à dos. Encore 4 km de descente et me voilà à l’abri au gîte Malga Ra Stua.
Une bonne douche bien méritée, je m’occupe de faire tamponner mon passeport du Cortina Dolomiti Ultra Trekking, puis je sors sur la terrasse manger un gâteau au chocolat et taper la discute avec deux français en trekking autonome. Puis vient l’heure du repas, simple avec un menu pas très original pour un gîte accessible en voiture, et je file me coucher, exténué.
J5. Du gîte Malga Ra Stua au refuge Scoiattoli
+ 1430 m / – 850 m 24 km 6 10 401 402 440 Refuge ScoiattoliAujourd’hui je suis accompagné d’Eleonora, accompagnatrice moyenne montagne de la compagnie des guides Cortina360 qui, vue l’étape, m’a demandé d’être prêt à 7:20 juste après le copieux petit déjeuner qui rattrape le diner de la veille. Elle ne sait pas que je suis un bon marcheur, mais avec les kilomètres des jours précédents dans les pattes je ne discute pas sa demande 😉
Nous partons donc tous deux en longeant le torrent Boite dans le sens de l’écoulement de l’eau, cela nous permet de nous chauffer gentiment en faisant connaissance. J’apprends par exemple qu’Eleonora travaille aussi avec les enfants, et elle me montre comment faire des pétards avec des fleurs silène enflée. Je me retrouve moi aussi en enfance 😉
Nous arrivons rapidement dans une jolie forêt de sapins, sur un chemin fraichement mis en place pour les promeneurs, afin de leur permettre d’accéder facilement à la Cascata di Fanes et ses différents points de vue. Le décor est superbe et Eleonora me propose de faire un petit détour pour longer un moment la cascade. Elle en profite pour m’expliquer la fable Regno dei Fanes qui conte la guerre des différents royaumes alliés des marmottes et des aigles et me suggère de lire le livre Kingdom of Fanes pour davantage de détails sur cette histoire connue de tous les habitants des Dolomites. Cette fable expliquerait aussi le canyon de 80 mètres de profondeur que nous enjambons grâce à un pont, et non à cheval comme le héros de la fable. C’est sûr ça en jette moins, mais c’est plus sûr !
S’ensuit une longue montée, tantôt douce tantôt raide, dans le Val Travenanzes. Le sentier croise de nombreuses fois le Rio éponyme, parfois sur des ponts, parfois sur des marches de rochers, ou encore en sautillant sur des pierres en essayant de ne pas glisser à l’eau. Dans les faits mis à part se mouiller les pieds, on ne risque pas grand chose. Cette vallée est bordée par les montagnes Tofana à l’Est, avec le Lagazuoi en ligne de mire. En chemin, nous avons la chance de voir un chamois !
Arrivés au Col dei Bos, il y a plein de trous rectangulaires dans les rochers et falaises : ils servaient de cache pendant la première guerre mondiale et permettaient aux autrichiens et italiens de s’affronter pour garder leur ligne. De là, nous avons une superbe vue sur les Cinque Torri, notre point d’arrivée de cette étape du Cortina Dolomiti Ultra Trekking.
Nous descendons au Passo Falzarego et je devais dormir au refuge Col Galina mais il était complet, donc pour monter au refuge Scoiattoli nous avons le choix : grimper par le sentier, ou prendre le télésiège. Hors de question que je prenne un télésiège ! La montée est de courte durée, à peine 2 km 🙂
Au refuge, nous célébrons notre rencontre avec une bière de l’amitié, et promettons de nous revoir car nous avons passé tous deux une excellente journée !
Une douche bien chaude car la température n’est pas réglable, une petite sieste puis je file au diner. Dans la salle de mess, pas de grande table commune comme dans les refuges de montagne. Ici, c’est beaucoup plus intime et les tables sont organisées par réservation en couple ou en groupe d’amis. Je me crois davantage au restaurant que dans un refuge tant le repas est excellent et le service impeccable.
J6. Du refuge Scoiattoli au refuge Croda da Lago
+ 500 m / – 720 m 13 km 439 452 436 434 Refuge Croda da LagoIl est 4:30 du matin et je n’arrive plus à dormir. Je sors pour une petite randonnée sans sac à dos pour admirer les vues soleil levant au-dessus du refuge, sur l’Averau. Sauf que tout est complètement dans les nuages. Pas grave, je monte quand même et je verrai bien. De temps en temps, les cimes jouent à cache-cache avec la brume et cela donne de très belles ambiances.
L’heure du petit déjeuner approche, je commence à redescendre et je croise deux lièvres ! Encore une fois trop rapides pour que je puisse leur tirer le portrait. Pour le petit déjeuner, sous forme de buffet à volonté, c’est encore une fois excellent. Je prends mon temps car l’étape du jour est courte, seulement 13 km pour 500 mètres de dénivelé. Pendant que je savoure ces victuailles, la serveuse m’apporte mon panier repas, sans lactose se souvient-elle. Cela parait anodin mais c’est assez rare pour être souligné.
Je finis quand même par décoller. Une rapide montée suivie d’une descente en pente douce me permettent d’accéder rapidement au Passo Giau en passant au Sud de Nuvolau. En route j’observe une marmotte que je réussis à capturer.
Il y a pas mal d’agitation au Passo Giau car il s’agit d’un point de passage du Lavaredo Ultratrail qui est justement couru aujourd’hui. Le tracé du trail et celui de mon étape se confondent, je vais donc être doublé par des trailers toute la journée. Deux montées successives franchissent le Col Piombin pour la première, le Forcella di Zonia pour la seconde. Les premiers trailers commencent à me doubler. Je suis impressionné de l’avance que peut avoir le premier sur le second !
Je fais ma pause déjeuner au Lago delle Baste. C’est décidément un sans faute pour le refuge Scoiattoli car c’est de loin le meilleur sandwich de la semaine.
Je repars pour une courte montée suivie d’une longue descente jusqu’au refuge Croda da Lago, parfaitement posé sur les rives du Lago Federa. Le refuge sert aujourd’hui de point de ravitaillement à l’ultratrail.
Dans ce refuge aussi il faut acheter un jeton pour une douche de 25 litres. Vient ensuite une petite sieste, puis je passe le temps à regarder les trailers passer au ravito, de plus en plus fatigués, en sirotant une bière bien fraiche.