Mardi 2 mai, refuge Britanniahütte à nouveau
La nuit a été longue. Ni Greg ni moi n’avons bien dormi. L’air était irrespirable et il faisait très chaud, comme d’habitude à cause d’un mec qui n’a pas compris qu’à 20 ou 30 à dormir dans la même pièce, on est mieux la fenêtre ouverte même quand il gèle dehors. Le petit déjeuner est servit à 4h30. Dehors le temps est bouché et il neige. Décidément le moral est dans les chaussettes ce matin. Plusieurs groupes partent, nous décidons de retourner nous coucher dormir encore un peu.
Greg dort mais je continue à surveiller le temps par la fenêtre. 7h00, le voile nuageux se déchire. Branle bas de combat, on boucle les sacs en vitesse et nous partons pour l’Allalinhorn. Le sac est plus léger aujourd’hui mais on sent la fatigue accumulée et la mauvaise nuit. De plus il faut redescendre 200 m sous l’arrivée du téléphérique pour en faire le tour ce qui rallonge d’autant le dénivelé. Le rythme est plutôt lent. Nous avançons absolument seuls sur le glacier. Seuls, non, car la station de ski a fermé hier soir et les engins sont rentrés en action pour remettre les pistes en état. Tout de même quel gâchis d’avoir implanté une station dans un si beau site avec une vue imprenable sur le Täschhorn et la crête de Mischabel. L’avantage tout de même est que si le brouillard nous reprend, nous restons à avancer en sécurité.
Toute la montée se fait au soleil. Pour la première fois nous pouvons même nous dévêtir un peu et laisser tomber le bonnet. Nous finissons par quitter les pistes pour cheminer entre crevasses et séracs jusqu’au col. Tout à coût monter devient plus esthétique.
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La montée au sommet depuis le col se fait facilement. Il faut laisser les skis juste sous le sommet puis suivre les traces à pied. Nous croisons quelques personnes qui redescendent mais sommes seuls au sommet. Il est midi. Coté Strahlhorn nous pouvons voir des gens qui montent encore sur l’arête. Le paysage est fantastique et le sommet assez aérien au bout d’une crête neigeuse. Il y a une mer de nuages partout autour. Seul le Valais est dégagé. Nous avons une belle vue sur le Rimpfischorn avec sa grande face rocheuse qui en impose. D’ici le sommet a l’air effectivement difficile à atteindre.
Descendre est ensuite facile. Nous nous faisons prendre un temps dans le brouillard sous le col puis profitons de la neige qui a suffisamment pris le soleil pour transformer. Décidément nous aurions eu tort de partir avant… Le seul point négatif est d’être obligés de couper les pistes de la station très travaillées par les chenilles des engins.
En bas, il faut remettre les peaux pour remonter au refuge. Nous sommes obligés de remonter à nouveau les 200 m qui contournent l’arrivée du téléphérique. Nous apprendrons plus tard dans la soirée qu’il existait un tunnel à emprunter pour les éviter. Dommage, on aurait pu s’épargner 400 m de dénivelé dans le journée… Mais après une longue pause casse croûte et bain de soleil, remonter est plus facile que l’on pouvait le penser.
Au refuge vient le temps de la bière avec les copains français rencontrés la veille, la fatigue est vite oubliée. Le repas est bon et la tartelette nous fait oublier pour un temps les fruits au sirop. L’ambiance est bonne, la météo s’annonce idéale jusque vendredi, nous partons nous coucher heureux.
- 1500 m de dénivelé dont 400 auraient été évitables par le tunnel
- 1 sommet = Allalinhorn 4027 m
Nathalie, vétérinaire en Haute Garonne et fan de montagne et de grands espaces.
Picarde d’origine, j’ai émigré en 2004 vers des horizons plus ensoleillés et vallonés. J’ai maintenant le loisir de partir m’évader dans les pyrénées quand le coeur m’en dit et dès que je peux prendre des congés, je prends le large…
Mes carnets de voyage:
Traversée des Pyrénées par la HRP
Alpinisme en Bolivie
ski de randonnée autour du Mont Rose
ski dans le Haut Atlas
ski dans le Queras
Je suis aussi photographe amateur :
Les Pyrénées en images
Et enfin un vétoblog:
vétonat