GR30® : Tour des lacs d’Auvergne

8 jours de randonnée sur le GR30 qui fait le tour des lacs et des volcans d’Auvergne. Un itinéraire varié sur les pentes des volcans, en forêt comme en montagne


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Focus Rando :GR30® : Tour des lacs d’Auvergne
8 jours +4871 m/-3968 m 169 km 3
Randonnée Boucle Gite d étape et Hôtel
Campagne et Montagne Mai, Juin, Juillet, Août, Septembre, et Octobre

Avec 14 000 km de sentiers balisés, 13 GR et 8 GR de Pays, l’Auvergne est une des grandes régions de randonnée en France. GR400 dans le Cantal, GR441 dans le Puy-de-Dôme ou encore GR30 autour des lacs d’Auvergne sont des must du Massif Central.

Le tour des lacs d’Auvergne : au cœur du Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne

Boucle de 194 kilomètres, le GR30 fait le tour de nombreux lacs d’Auvergne d’origine glaciaire (lac de Guéry) ou volcanique (lac Pavin, lac de la Cassière…) et traverse trois régions volcaniques d’Auvergne : les Monts-Dore, la chaîne des Puys et le Cézallier.

Créé en 1973, le GR30 se réalise intégralement au cœur du Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne. Il faut généralement 10 jours pour en faire la boucle. J’ai réalisé l’itinéraire dans une version un peu plus sportive de 8 jours au départ de la Bourboule en compagnie de David.

Pour s’orienter, on disposait d’une trace GPS et d’une vieille édition du topo-guide de la FFRandonnée.

J1 : La Bourboule – Orcival

+ 1000 m / – 1009 m 21 km 6h30 Hôtel Roche

Depuis l’hôtel du Val Doré face la gare de la Bourboule, nous démarrons le GR30 par la D996 qui monte au hameau des Planchers. Nous nous enfonçons dans une hêtraie. Le sentier est raide, très raide même. Dire que j’ai déjà entendu des randonneurs dénigrés le Massif Central pas assez pentu à leurs yeux. Quelle erreur !

Estive, GR30, tour des lacs d'Auvergne
Sur les plateaux d’estive auvergnats, les vaches sont au paradis.

Après Lusclade, le sentier monte vers le Puy Gros (1485 m) et offre de belles vues sur la vallée de la Dordogne et le Puy du Sancy (1885 m) encapsulé sous d’épais nuages. Vers le nord, le panorama s’ouvre sur la chaîne des Puys : Puy May (1406 m), Puy Loup (1481 m), Puy de Pretio (1342 m). Le soleil fait des incursions au cœur des pâturages mêlant l’ombre et la lumière comme un coup de baguette magique.


Le chemin descend sur le lac de Guéry. D’origine glaciaire et perché à 1247 mètres d’altitude, il est le plus élevé de tous les lacs qui relient le GR30. Sa proximité avec le col de Guéry l’expose à des froids intenses et le plonge de novembre à mai sous les glaces. Chaque année en mars, 400 pêcheurs s’y retrouvent pour pratiquer la pêche au trou en faisant une ouverture de 25 cm de diamètre maximum dans la couche de glace. Pas de glace en vue pour le moment mais un bon vent frigorifique qui nous pousse à limiter notre temps de pause pour le pique-nique.

Un petit détour permet d’aller rendre visite à une jolie cascade en passant par une hêtraie. Ouvrez bien l’œil, l’écureuil, le renard, le chevreuil, le blaireau et même la loutre y vivent.


Après le col de Guéry, le sentier grimpe de nouveaux sur les crêtes et surplombe les roches Tuilière et Sanadoire qui marquent de façon majestueuse l’entrée nord du massif du Sancy dans une magnifique vallée en auge d’origine glacière. Tuilière doit son nom aux lauzes extraites de ses flancs, utilisées pour couvrir les maisons. La roche Sanadoire est une protrusion phonolitique (poussée de lave épaisse) qui s’appelle ainsi car elle résonne quand on la frappe. A son sommet s’élevait un château fort occupé par les anglais pendant la guerre de cent ans. Le violent tremblement de terre du XVème siècle le détruisit complètement.

Lac de Servières, GR30, tour des lacs d'Auvergne
Le Lac de Servières d’origine volcanique est situé dans la chaîne des Monts Dore en Auvergne. Il s’est formé dans le cratère d’un ancien volcan (maar) et est aujourd’hui apprécié des pêcheurs et des randonneurs sur le GR30 et GR441.

Nous reprenons l’itinéraire pour monter au Puy de Combe Perret (1380 m) avant de descendre sur le lac de Servières (1203 m). Selon les géologues, on a affaire à un lac d’origine volcanique, sans doute sur l’emplacement d’un cratère percé qui est entré en éruption (maar). Bien loin des considérations volcaniques, des pêcheurs à la mouche tâtonnent le poisson.

Nous poursuivons à travers une belle forêt d’épicéas et de pins sylvestres et plongeons vers le village d’Orcival et sa basilique romane excellemment bien conservée pour une dame de son âge. Construite en trachyte des Monts Dore par les moines de la Chaise-Dieu au début XIIe siècle, elle a été élevée au rang de basilique en 1894 par le pape Léon XIII.
Elle est un des joyaux de l’art roman auvergnat avec la basilique Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand, l’église Saint-Austremoine d’Issoire, l’église de Saint-Nectaire, l’église Notre-Dame de Saint-Saturnin et la basilique Saint-Julien à Brioude.

Installation à l’Hôtel des Roches dont l’accueil n’est pas le point fort. Orcival compte d’autres établissements, sachez le ! Heureusement, l’accueil auvergnat sera bien meilleur ailleurs.

J2 : Orcival – Philaeix

+ 608 m / – 578 m 24 km 6h30

Départ tardif d’Orcival. On a bien cru ne jamais récupérer le pique-nique commandé auprès de l’hôtel des Roches. Ce matin la basilique baigne sous une belle lumière.

Le sentier quitte le village par le nord et contourne le Puy de Gravenoire (1052 m) avant de se diriger vers l’est et le village de Neuville. Le paysage est champêtre avec ses petites collines, ses champs et ses dégradés de vert. Quelques belles façades au village de Voissieux que nous quittons en longeant la Sioule bordée d’aulnes gracieux.

Basilique d'Orcival, GR30, tour des lacs d'Auvergne
La basilique Notre-Dame est une église romane située à Orcival en Auvergne.
Elle fait partie des cinq églises romanes de Basse-Auvergne dites « majeures », avec la basilique Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand, l’église Saint-Austremoine d’Issoire, l’église de Saint-Nectaire et l’église Notre-Dame de Saint-Saturnin.

Petit à petit, nous nous rapprochons des Puy de Dôme. Halte pique-nique à Recoleine. Si l’accueil n’était pas le point fort de l’hôtel des Roches, visiblement les pique-niques non plus. Sandwich plus que sec, pas de légumes, pomme farineuse complètement flétrie et indigeste. Et rien d’autre. Va falloir mieux faire pour accueillir des randonneurs.


Le chemin prend de la hauteur ; on se dirige vers une ribambelle de Puys : Puy de Pourcharet (1164 m), Puy de Montjuger (1142 m), Puy de Monteillet (1086 m), Puy de Lassolas (1101 m) ou encore le Puy de la Vache (1167 m). Dommage que le chemin serpente à travers les volcans sous un épais tapis forestier.

Après la traversée de la D5, l’itinéraire descend sur Cassière et son lac. Il est apparu il y a environ 8000 ans à la suite d’une coulée de lave provenant des Puys de la Vache et de Lassolas qui a barré l’écoulement de la rivière de la Veyre.

GR30, tour des lacs d'Auvergne
Prairie récemment fauchée en Auvergne sans doute utilisée alternativement comme prés de fauche et pâture.

Le GR30 domine le lac de la Cassière et descends sur Rouillat-Bas. Nous quittons un court instant le chemin pour se diriger vers le centre du village et se ravitailler en nourriture car la chambre d’hôtes de ce soir ne propose pas la table et ne fait pas de pique-nique non plus.

Nous débouchons rapidement sur les hauteurs du lac d’Aydat, le plus grand lac naturel d’Auvergne avec 66 hectares. Tout comme le lac de la Cassière, il résulte de la coulée de lave du puy de la Vache et du puy de Lassolas qui a verrouillé la rivière de la Veyre.
L’île située près de la rive nord s’appelle saint Sidoine, en souvenir de l’évêque Sidoine Apollinaire qui possédait une villa romaine au bord du lac.


On le contourne jusqu’à Poudure et on grimpe tranquillement jusqu’à Philaeix (938 m) où nous nous installons chez Michèle et Daniel à la grande de Philaeix. Accueil sympa. Dommage qu’ils ne fassent pas table d’hôtes ni de pique-nique.

J3 : Philaeix – Murol

+ 644 m / – 735 m 23 km 6h45 Hôtel des pins

Après avoir avalé un bon petit-déjeuner, nous prenons la route vers l’est. Le ciel est menaçant et le terrain boueux suite à la pluie qui est tombée la nuit dernière.

Nous traversons de larges champs aux herbes hautes et bien vertes. Le blé est déjà bien avancé ; la récolte risque de se faire plus tôt.


Au détour d’un parking et au milieu d’un terrain de foot, le dolmen de la Grotta nous rappelle à un passé préhistorique (néolithique). Ce double dolmen, jadis long de 10 mètres, est tout ce qui reste de l’allée couverte de Cournols. Et c’est avec beaucoup d’imagination qu’on peut faire revivre les cérémonies druidiques de l’époque.


En descendant plein sud sur Olloix, les gorges de la Monne jouissent d’un microclimat quasi méditerranéen. Il est très étonnant de croiser les cistes que nous n’avions pas encore vus sur le GR30. Les habitants de l’ancien village de Riberolles descendaient jusqu’au bord de la rivière pour y moudre les grains d’avoine, de seigle ou d’orge qu’ils arrivaient à grand peine à faire pousser sur les plateaux. Les pentes abruptes que nous empruntons aujourd’hui étaient jadis utilisées par les paysans transportant d’énormes sacs de grains.


A Olloix, nous pique-niquons sur les tables de l’aire naturelle de camping et partons boire un café en face à la maison de la Monne (www.maisondelamonne.com), le gîte d’étape du village. Olloix est réputée pour son histoire en lien avec la commanderie de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dont on peut voir aujourd’hui les vestiges.

A la sortie du village, le sentier contourne le Puy d’Olloix (1002 m). Les discussions vont à tout va. Si bien que nous ratons la bifurcation et nous retrouvons sur la départementale 150 à hauteur de la croix de Pialoux. Aujourd’hui, le balisage est très incertain et le moindre manque d’inattention peut se terminer par quelques kilomètres en plus. Nous récupérons le GR30 à hauteur du village de Lenteuge après avoir suivi la route asphaltée.

Orage en approche, GR30, tour des lacs d'Auvergne
Orage en approche sur le GR30, le tour des lacs d’Auvergne

Le chemin se dirige plein sud, traverse le plateau de Sailles et descend sur Saint-Nectaire connu pour son fromage. De forme circulaire, c’est un fromage à pâte pressée non cuite fabriqué à partir de lait cru ou pasteurisé de vache. C’est une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) limitée à 72 communes, 52 dans le Puy-de-Dôme et 20 dans le Cantal, dont celle du village de Saint-Nectaire, située sur la zone volcanique des monts Dore.
Le village est aussi réputé pour son église, un des joyaux de l’art roman auvergnat. Elle a été édifiée au milieu du XIIe siècle par les moines de La Chaise-Dieu en l’honneur de saint Nectaire. Elle comporte 103 magnifiques chapiteaux. On peut y voir le magnifique buste reliquaire de Saint Baudime, compagnon de saint Nectaire. Datant du lui aussi du XIIe siècle, il fut réalisé en bois et lames de cuivre doré orné de cabochons.


Nous aurions bien fini l’étape ici mais il nous faut continuer jusqu’à Murol. Les muscles commencent à se faire douloureux, les tendons se mettent à tirer, les premières ampoules arrivent. Les étapes sont plutôt longues et les corps le ressentent.

Au château de Murol, nous rejoignons l’entrée du village, l’hôtel des Pins et sa décoration d’une autre époque. Amateur d’art, cette adresse ne vous laissera pas indifférent. Dans le restaurant, la fresque évoque le passé du château de Murol et les nombreuses peintures du grand-père d’Olivier Simon, le propriétaire, sont les dernières œuvres de l’école de Murol. Olivier est aussi sculpteur. Accueil très sympa.

J4 : Murol – Besse-et-Saint-Anastaise

+ 556 m / – 504 m 18 km 5h00 Hôtel de la Providence et de la Poste

Avant de quitter Murol, une petite visite à son château s’impose. Perché à près de 1000 mètres d’altitude sur les hauteurs du village, il domine les routes de Besse et de Chambon, deux axes stratégiques majeurs de la vallée. Sa construction a débuté au XIIe siècle. Au cours des siècles, le château s’est agrandi : l’enceinte fut ajouté au XVIe siècle et un pavillon à la Renaissance. Aujourd’hui, le château de Murol se visite. Animations de fauconnerie, spectacles « son et lumière » agrémentent la découverte de la forteresse.

Château de Murol, GR30, tour des lacs d'Auvergne
Perché à près de 1000 mètres d’altitude sur les hauteurs du village, le château de Murol domine les routes de Besse et de Chambon, deux axes stratégiques majeurs de la vallée. Sa construction a débuté au XIIe siècle.

Nous prenons la direction du lac de Chambon à l’ouest de Murol et du Puy du Tartaret (957 m). D’origine volcanique, le lac a été formé par le volcan le Tartaret qui a obstrué le lit de la Couze Chambon, il est situé à 877 m d’altitude, peu profond (4 m), mais assez vaste (60 ha).

Lac Chambon, GR30, tour des lacs d'Auvergne
Formé par le volcan le Tartaret qui a obstrué le lit de la Couze Chambon, le lac Chambon est situé à 877 m d’altitude en Auvergne.

A la sortie du lac, le sentier se dirige vers le hameau de Jasset. Nous y pique-niquons avant de prendre de la hauteur et de rejoindre Courbanges (1110 m). Autour du village, les champs cachent des planèzes, de hauts plateaux volcaniques qui s’affaissent doucement vers l’est. Descendues du Sancy, ces vieilles coulées de lave ont délimité l’espace et les villages se sont construits en périphérie.

Aubrac, GR30, tour des lacs d'Auvergne
L’Aubrac est une vache bovine aux yeux noirs cernés de blanc qu’on trouve en France essentiellement dans le massif central.

Le vent d’ouest s’est levé ; le ciel azur du matin a laissé place à une grande traînée de nuages. La cime du puy de Sancy est passée entièrement sous un épais halo grisâtre. L’orage va rapidement nous tomber dessus si on n’allonge pas un peu plus le pas.

Estive, GR30, tour des lacs d'Auvergne
Estive près de Courbanges, bientôt sous l’orage. Pour l’heure, en partie éclairée par le soleil.

On atteint la Besse-et-Saint-Anastaise (1020 m) avant de nous faire saucer. C’est depuis la fenêtre de l’hôtel de la Providence et de la Poste que je regarde la pluie s’abattre sur le bitume. Ambiance très détendue grâce à Valérie la propriétaire qui sait mettre à l’aise ses clients.

J5 : Besse-et-Saint-Anastaise – La Godivelle

+ 628 m / – 478 m 21 km 6h00 Gîte des Sagnes

Le départ est matinal aujourd’hui en raison de la longueur de l’étape. A 8h00 pétante, nous quittons l’hôtel de la Providence et de la Poste ; nous prenons quand même le temps de passer par le vieux centre-ville de la Besse-et-Saint-Anastaise. Les maisons bourgeoises du XVe et XVIe siècle, construites en trachy-andésite, la pierre locale, témoignent de la richesse architecturale de la cité.

L’itinéraire prend un peu de hauteur, souvent au milieu d’épicéas. Le ciel est blanc. Nous traçons assez vite jusqu’au bord du lac Pavin. C’est un des lacs d’Auvergne les plus impressionnants. D’origine volcanique et formé il y a environ 6000 ans, le lac a été l’objet de débats et d’interrogations quant à sa profondeur. Le commandant Cousteau et son équipe y sont allés de leur grain de sel avant de jeter l’éponge. La profondeur exacte est difficile à déterminer car son cœur est étroit, sombre et abrupt. De nos jours, malgré une incertitude toujours latente, la profondeur a été attestée à 92 mètres. Le lac Pavin est aujourd’hui sous haute surveillance car Pierre Lavina, géologue volcanologue, et Thierry del Rosso, hydrologue et géotechnicien, ne sont pas les seuls à penser que l’activité volcanique du maar pourrait à nouveau faire parler d’elle.
Dommage que du GR30, la vue soit si peu intéressante.


Le chemin alterne paysages ouverts et passages forestiers jusqu’au lac de Montcineyre. D’origine volcanique lui aussi, il a été formé par l’éruption du mont des Cendres (Montcineyre) il y a 6000 ans. D’une superficie de 44 hectares, il est aujourd’hui une réserve d’eau potable pour la région d’Issoire et la banlieue sud-clermontoise.

A cette endroit, l’itinéraire a changé par rapport au topo-guide de la FFRandonnée de 2000. Le GR30 zappe le tour du lac et s’enfonce directement dans l’épaisse forêt qui jouxte le volcan. La pluie qui se met à tomber nous incite à aller au plus court.

Buron, GR30, tour des lacs d'Auvergne
Un buron au milieu d’un pâturage auvergnat. Bâtiment en pierre, couvert de lauzes ou d’ardoises, ils est utilisés par les éleveurs de façon saisonnière.

Nous prenons le pique-nique sur un des bancs de l’église romane de Compains (XIIème siècle). Ce midi, on s’autorise même pour la première fois une courte sieste de quinze minutes puisque le soleil est réapparu.

A la sortie du village, le sentier grimpe sur les hauts plateaux d’estive du Cézallier. Le paysage change du tout au tout. Le relief modelé par la dernière glaciation qui s’est achevée il y a 12 000 ans est plus doux que ce que nous avons vu jusque là. A perte de vue, des pâturages séparés par des clôtures. Sous les hautes herbes, on trouve du basalte issu des éruptions volcaniques importantes qui ont touché la région.

Brion, GR30, tour des lacs d'Auvergne
Le hameau de Brion est connu pour ses foires aux bestiaux qui s’y déroulent durant l’été.

Nous traversons Brion connue pour ses foires aux bestiaux qui s’y déroulent durant l’été. Tout le Cézallier est un pays de vaches et de fromages où l’on fabrique le Cantal et le Saint-Nectaire. Si vous avez du temps, allez faire un tour au bistrot l’Ecir et l’Angélique, vous ne serez pas déçus de l’ambiance qui y règne.

Pays de lacs et de tourbières, le Cézallier est aussi une région rude avec des températures moyennes annuelles de 5°C et une pluviométrie de 1400 mm par an. La Godivelle où nous terminons notre étape est sans doute un des villages qui a valu au Cézallier le petit nom de « Sibérie de la Haute Auvergne ». Coincée entre deux lacs, l’un d’origine volcanique et l’autre d’origine glaciaire, le village accueille aussi une énorme fontaine qui dans des temps plus anciens pouvaient permettre à 25 vaches en même temps de s’abreuver.


La réserve naturelle des Sagnes de la Godivelle protège une zone tourbeuse en périphérie des lacs d’en bas et d’en haut. Si on peut y observer de nombreuses espèces d’oiseau, c’est surtout pour les insectes que la réserve est remarquable. Le site accueille trois espèces protégées de papillon : le Cuivré de la Bistorte (printemps), le Damier de la Succise (fin du printemps), et l’Azuré des Mouillères (fin juillet/début août) ainsi qu’une petite libellule rare sur le plan européen, l’Agrion à Lunules. Du côté des plantes, on retrouve les classiques des tourbières comme la drosera mais aussi des reliques glaciaires avec la ligulaire de Sibérie et le saule des Lapons, un arbrisseau tout velu.

Le gîte des Sagnes nous accueille pour la nuit. Catherine et Philippe sauront vous mettre à l’aise et vous faire partager le patrimoine autour de la Godivelle.

J6 : La Godivelle – Marchal

+ 468 m / – 892 m 30 km 8h15 Auberge de l’eau Verte

C’est sous un beau soleil que nous quittons le gîte des Sagnes et le village de la Godivelle par le lac d’En Haut un des lacs les plus oligotrophes d’Europe.

Juché dans un cratère d’explosion volcanique, nous grimpons sur la montagne de Janson et sa croix (1292 m) pour apprécier la vue sur le lac et les estives qui l’entourent.


Nous reprenons la piste sur laquelle le GR30 est balisé. Le Puy de Sancy (1885 m) se détache en toile de fond. Ce matin, sa cime est dégagée. Nous espérons qu’il en sera également ainsi lundi quand nous ferons son ascension.

Nous traversons le village d’Espinchal puis montons à travers les pâtures. Des vaches Aubrac aux yeux noirs cernés de blanc s’attroupent autour de moi quand je passe dans leur champ. C’est qu’elles sont curieuses ces grosses bébêtes, mais pas au point de venir poser leurs babines sur le sac à dos.
Avec 490 000 vaches allaitantes, l’Auvergne compte des races mondialement renommées (Charolaise, Salers, Aubrac et Limousine) pour la qualité de sa viande.

Aubrac, GR30, tour des lacs d'Auvergne
Le long du GR30, on croise plus de vaches que d’habitants, Aubrac et salers en tête.

Au hameau de Redondel (1101 m), nous nous égarons quelques instants tellement les panneaux d’indication sont contradictoires. Aujourd’hui encore, nous devons redoubler de vigilance car le balisage est loin d’être évident. Le chemin complètement détrempé monte dans les pacages et rejoint le lac d’Entraigues. Nous y pique-niquons.

S’ensuit de nombreux passages sur le bitume de petites départementales et dans la boue des pacages détrempés. On enquille les kilomètres à vitesse grand V. Après le TGV, place aux RGV, les Randonneurs à Grande Vitesse. Une fois de plus, bien faire attention au balisage, pas facile à repérer et encore, on n’était pas dans le brouillard.


L’esprit se perd vers d’autres horizons lorsque nous pénétrons dans le bois de Tenezeyre. Nouveau décor. L’attention reprend le dessus. La forêt sent le bois et l’humidité. Les champignons et les mousses bien vertes sont de sortie. Au détour d’un carrefour pédestre, nous croisons une Picasso grise et un couple en plein ébat.

Les berges du lac du Taurons sont en approche. Nous les longeons un bon moment jusqu’à une zone marécageuse. Le sentier est recouvert par le lac. Impossible de passer, nous aurions de l’eau jusqu’à mi-corps. Je sors le GPS ; nous fendons la forêt en gardant le plus possible le cap pour récupérer le sentier. Ça n’est pas évident compte-tenu des marécages qui ont envahis le sous-bois. On se retrouve très vite avec de l’eau jusqu’à hauteur de la cheville. Mes chaussures sont trempées. On finit par rejoindre une piste forestière puis, nous récupérons le balisage du GR30.


A la D30, nous quittons le GR pour rejoindre le village de Marchal et l’auberge de l’Eau Verte dans le Cantal par la D22 puis la D622. Nous aurions pu pousser plus loin sur le GR30 pour nous arrêter à Saint-Genès-Champespe mais une manifestation de motards suivie par un show érotique a suffit pour remplir tous les hébergements du village.

Quelle journée hot !

J7 : Marchal – Picherande

+ 500 m / – 186 m 22 km 6h00 Central Hotel

Au réveil, les premiers regards vont au ciel. Une fine pluie dégouline des nuages uniformément blancs. Vers 8h00, engoncés sous nos vestes de randonnée, nous quittons Marchal par le Tour du Pays Sumène Artense que nous récupérons au hameau de Laveissière. Nous le suivons le long des départementales de campagne jusqu’au nord du lac du Tact. Là, nous récupérons le GR30 après 1h15 de marche.


Nous quittons les paysages agricoles pour le bois de Laspialade. Il fait sombre, presque autant que sur la planète de mordor dans le Seigneur des Anneaux. La pluie tombe drue et la terre se gorge d’eau. Un bruit assourdissant gronde et se rapproche rapidement. Une dizaine de motards nous passent devant. Avec leurs engins, ils saccagent le sentier et créent des ornières qui rapidement se comblent d’eau. A Saint-Genès-Champespe, le grondement prend plus d’ampleur avec la course qui a lieu sur le terrain de motocross. Le village ne me laisse pas une grande impression !

Nous poursuivons sous la pluie et traversons plusieurs hameaux agricoles. Le paysage finit par lasser. Et même sans la pluie, je n’arrive pas à comprendre comment on peut faire passer un GR dans ce « nowhere » et qui plus est souvent sur le bitume.


La pluie redouble d’intensité. Avec David, nous décidons de négliger le lac chauvet et de rejoindre Picherande par la D128 puis par le PR pour gagner du temps. Il est inutile de se faire saucer toute la journée pour le plaisir de marcher sous la pluie et de ne rien voir. Installation à l’hôtel Central. Cuisine généreuse et accueil sympa.

J8 : Picherande – Téléphérique du Mont-Dore – La Bourboule

+ 850 m / – 252 m 12 km 4h00

Il pleut déjà quand nous quittons l’hôtel Central de Picherande aux alentours de 7h30. On décide de remonter directement la D149 jusqu’au hameau de Chareire où nous récupérons les traces du GR30.

Il pleut davantage qu’hier et on a le vent en prime, sur le côté ou de face. Ni David ni moi ne mouchetons. On est soigneusement calfeutré sous nos vestes « hardshell ». Le chemin dans le bois de Domais est littéralement inondé. C’est très simple, en moins de deux heures, les jambes et les pieds sont trempés.

Forêt de Domais, GR30, tour des lacs d'Auvergne
La forêt de Domais prend des allures mystérieuses quand la pluie se met à tomber.

On entre dans la réserve naturelle de Chastreix-Sancy puis on débouche sur les estives battues par le vent et la pluie. Le sentier se fait de plus en plus raide, les conditions de plus en plus difficiles. Dès qu’on atteint le col de Couhay (1685 m), la météo devient apocalyptique. Le vent est violent et la pluie nous glace jusqu’au os.

Les vestes imperméables montrent leurs limites. On passe par le Puy de la Perdrix (1824 m) et le col de la Cabanne (1785 m). On décide de ne pas faire le sommet du Sancy dans ces conditions et on prend la direction du téléphérique du Mont-Dore. Par miracle, le restaurant d’altitude est ouvert pour les ouvriers de la station qui travaillent dans le secteur. On se sèche, on se requinque avec un repas chaud. Nous n’irons pas à la Bourboule à pied. On rentre par le téléphérique et la patronne du restaurant nous dépose gentiment en voiture devant la gare de la Bourboule. Les conneries avaient assez duré.

Le GR30 est un bel itinéraire, varié et plaisant à mettre entre les pieds de tous bons marcheurs endurants.

Informations pratiques – GR30 Tour des lacs d’Auvergne

Comment y aller ?

Les lieux les plus faciles d’accès pour démarrer le GR30 est la Bourboule ou le Mont-Dore.

En Voiture

Liaisons autoroutières pour rejoindre Clermont-Ferrand ou directement le Sancy :

– A20 : Orléans, Châteauroux, Limoges, sortie 45 (RN 120 puis A 89)
De Limoges au Sancy : 190 km
– A71 : Paris, Orléans, Bourges, Clermont-Ferrand puis A 89 (sortie 25 St Julien Sancy) ou A 75 (sortie 6, Besse, Champeix)
De Paris au Sancy : 460 km
– A72 : Lyon, Saint Etienne, Clermont-Ferrand puis A 75 (sortie 3, Aubière, Bordeaux : RN 89 / sortie 6, Besse, Champeix)
De Lyon au Sancy : 210 km
– A75 : Montpellier, Saint-Flour, Issoire, Clermont-Ferrand – sortie 14 (Issoire)
De Montpellier au Sancy : 340 km
– A89 : Bordeaux, Brive, Ussel, Clermont-Ferrand – sortie 25
De Bordeaux au Sancy : 340 km

Rencontre, GR30, tour des lacs d'Auvergne
Une rencontre vachement bien entre deux randonneurs et une vache de race Salers.

En train

la Bourboule et le Mont-Dore sont accessibles par train depuis Clermont-Ferrand. Toutes les grandes villes de France sont reliées à Clermont-Ferrand. Depuis Paris, il faut prendre le train à la gare de Paris-Bercy.

Quand s’y rendre ?

Compte-tenu de l’altitude qui grimpe jusqu’à 1885 m, le GR30 est accessible à pied de mi-mai à novembre selon les conditions d’enneigement. Les meilleurs moments se situent en juin pour la floraison et à l’automne pour les couleurs chatoyantes.

Plaine volcanique, GR30, tour des lacs d'Auvergne
Paysage de plaine volcanique entre les lacs de Guéry et de Servières sur le GR30 en Auvergne.

Difficulté du GR30 ?

Le GR30 est un itinéraire de moyenne montagne ne présentant aucune difficulté technique. Le massif du Sancy au caractère plus montagneux que le reste de l’itinéraire demande toutefois plus de vigilance, notamment en cas de météo délicate (brouillard, neige, vent, orages…).

Réalisé en 8 jours, le GR30 présente de longues étapes avec des dénivelés non négligeables. Pour plus de facilités, ajoutez une ou deux journées à notre itinéraire.

Voici ce que pourrez donner le découpage en 9 jours :

  • La Bourboule – Orcival
  • Orcival – Aydat
  • Aydat – Saint-Nectaire
  • Saint-Nectaire – Besse-et-Saint-Anastaise
  • Besse-et-Saint-Anastaise – Brion
  • Brion – Egliseneuve d’Entraigues
  • Egliseneuve d’Entraigues – Saint-Genès-Champespe
  • Saint-Genès-Champespe – Chareire
  • Chareire – La Bourboule
Les planèzes, GR30, tour des lacs d'Auvergne
Randonnées au coeur des planèzes, ces hauts plateaux volcaniques descendues du Sancy qui s’affaissent doucement vers l’est.

Hébergements

Gîtes d’étape, chambres d’hôtes et hôtels jalonnent le GR30. Vous retrouverez les adresses que nous avons utilisées dans les autres pages des articles.

Vous trouverez une liste complète d’hébergements sur le site Auvergne Destination.

Balisage, cartes et topo-guide

Le balisage d’une étape à une autre est extrêmement variable. Parfois très bon, il est aussi à d’autres moments très déroutants : absence de marques aux intersections, repères mal positionnés aux carrefours ou carrément indications contradictoires entre deux balisages présents au même endroit.

Sur l’étape la Godivelle – Marchal et sur la dernière portion entre Picherande et la Bourboule, le marquage est assez espacé dans les estives. En cas de brouillard, l’utilisation d’un GPS peut être utile.

La Fédération de Randonnée Pédestre édite un topo-guide sur le GR30 : Volcans et lacs d’Auvergne (ref 304). Lors de notre randonnée, nous avons utilisé l’édition de 2000 puisque la nouvelle édition n’était pas encore publiée.

Pour les randonneurs qui préfèrent les cartes IGN, il faudra vous doter de quatre cartes : 2432 ET, 2531 ET, 2434 OT et 2534 OT.

GR30, tour des lacs d'Auvergne
Randonnée sur le GR30, le tour des lacs d’Auvergne

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