Récit d’un week-end ski de randonnée autour du refuge des Prés face au massif du Mont-Blanc.
Jour 1 : Col de la Fenêtre – refuge des prés
+ 140 m / – 310 m 2,6 kmCe matin, on est sur motivés ! Il a neigé tout le weekend, et il fait grand beau, les conditions de neige vont être dantesques ! Et c’est vraiment cool, parce qu’avec la fine équipe, on a prévu deux jours en montagne, dans la réserve naturelle des Contamines, au refuge des prés. Aujourd’hui pour m’accompagner, il y a Choupe et Alex, deux amoureux de la montagne, et de vrais locaux.
Afin de profiter un peu de la poudreuse, nous nous faisons d’abord les cuisses sur le domaine skiable des Contamines. Pour moi qui vient de Chamonix, c’est la première fois que je skie sur ce domaine, qui n’est pourtant pas si loin de la maison. Ici c’est très chouette, le domaine est vaste et très ouvert, il n’y a pas d’arbres donc on a l’impression qu’on ne peut pas se perdre. Il suffit de viser une remontée mécanique et d’y aller. Il y a de la poudreuse de partout, on se régale vraiment !
Depuis le sommet de l’Aiguille Croche (2487m), on a une vue magnifique sur le Beaufortain et la station de ski d’Hauteluce. C’est si proche et si loin en même temps, mais tellement beau. Là haut il y a un vent de folie, donc on ne s’attarde pas. Et la poudreuse nous attend.
Vers 14h30, nous partons en direction du col de la Fenêtre. Pour ce faire, il faut monter au sommet du télésiège de Bûche Croisé. On avait déjà repéré les traces des personnes nous précédents. Aujourd’hui le risque d’avalanche est très élevé (4/5), et les températures sont froides (-10°C). Donc nous avons préférés jouer la prudence en laissant d’autres personnes partir devant nous. Ce qui présente le double avantage de sécuriser un peu la trace et de ne pas chaler à la montée !
Nous commençons par une traversée sous l’Aiguille de Roselette. On prend de l’espace entre nous, et on se regarde passer, les pentes sont quand même chargées. Encore une fois nous avons de la chance car il y a devant nous un groupe de 5 personnes qui nous on fait une trace parfaite, pas besoin de pousser sur les bâtons. Et eux resteront dans le coin pour faire des vidéos. Choupe essaie bien de se faire filmer, mais le droit d’entrée est une double back flip…. Hum sans nous, on sait seulement décoller les skis de 10 centimètres quand on saute !
Il est temps de chausser les peaux de phoques pour une ascension rapide en ski de randonnée. Il est 15h, on débute la montée. On est vraiment seul au monde à ce moment là, et c’est magique. 45 minutes et quelques conversions plus tard, nous voici au col de la Fenêtre (2245m). Il y a 3 traces de descente dans notre couloir. Deux autres personnes sont parties faire un collet sur la droite. D’autres sont parties à la Cicle en contournant par derrière. Il nous reste de la place pour nous faire plaisir.
La Corniche n’est pas surchargée de neige, il n’y a pas de plaques apparentes. On enlève les peaux de phoques, on remet la veste, on sert les chaussures et c’est parti ! Alex ouvre le bal, il se régale. Je me lance. La poudreuse vole autour de nous, c’est simplement magique ! Choupe finit tranquillement, il y a de la place pour tout le monde. Ce qui est génial, c’est qu’on est absolument tout seul dans ces montagnes, avec un beau coucher de soleil et de la poudreuse rien que pour nous.
On descend droit sur le refuge. Encore une fois, une seule personne est passée devant nous et nous a fait la trace. Nous ne poussons donc presque pas sur les bâtons, c’est tellement agréable. On finit par faire une variante et passer entre deux mini barres rocheuses. Comme quoi il faut toujours faire attention, on pensait être arrivé mais finalement, avec un tout petit peu moins de neige, on aurait du remonter !
Le refuge des Prés est flambant neuf, il a ouvert en juillet 2020. C’est une ancienne bergerie qui a été rénovée en refuge, et c’est un des seuls refuges du coin à être ouvert (presque) toute l’année ! Il est accessible assez facilement en raquettes (2 heures de marche) et très facilement à ski.
Nous laissons nos skis et chaussures dans le local d’hiver. Il y a un super sèche chaussure qui va rendre la journée de demain confortable. On est quand même mieux en crocs 😉. Adeline, Céline et Mel nous accueillent avec un grand sourire, il fait bon chaud ici. Les dortoirs sont de maximum 4 personnes (le luxe !), spacieux, avec de la lumière et douche chaude ! C’est 100% confort. Si seulement tous les refuges étaient comme ça…
Le mot d’ordre du refuge c’est locavor et écologie. Ici le maximum de produits viennent du coin et sont montés en voiture l’été pour éviter les navettes en hélico l’hiver (ou à dos d’homme l’hiver pour le frais). Vous ne trouverez pas d’avocats ou de produits surgelés ici, tout est fait maison. Même s’il y a de l’eau chaude, il est fortement conseillé de ne pas prendre une douche de 3 heures. Et pour déconnecter, il n’y a pas de réseau ici, pas d’internet. On est coupé du monde, et c’est parfait pour se relaxer !
On profite d’une bonne bière locale devant le poêle à bois, tout en reposant nos jambes. On en profite pour planifier la journée de demain. Le col de la Cicle est notre premier objectif. La question est la traversée vers le Col du Chasseur ou bien simplement la Cicle en aller retour ? La météo est belle, le risque d’avalanche descend un peu demain. La Cicle est tracée mais pas le chasseur. Bref la décision sera prise demain matin.
Petit bonus du soir : une projection de film de montagne par Plum. On voyage au Pakistan et dans les Pyrénées pour notre plus grand bonheur.
Jour 2 : Refuge des prés – col de Cicle – col du Chasseur – Notre Dame de la Gorge
+ 619 m / – 1377 m 9,7 kmLa nuit a été vraiment bonne, emmitouflée dans les couettes toute neuves. Le petit-déjeuner est avalé tranquillement. On partage la salle avec une famille venue en raquette avec des enfants d’une dizaine d’année, et un groupe en ski de randonnée. Ces derniers partiront avant nous au col de la Cicle. On traine un peu au refuge car notre bande du matin s’agrandie. En effet, Adeline et Mel (la gardienne et l’aide gardienne) se joignent à nous. Elles ont un créneau de deux heures pour profiter de la neige avant le service de midi. Vu qu’elles ont une caisse d’enfer, on rattrape le groupe au sommet de la Cicle. Je suis contente que la montée ne soit pas plus longue, j’aurais peut-être coulé une bielle ! Adeline a une telle technique dans les conversions qu’elle ne voit pas que ça tourne ! Du coup, elle me met trois mètres d’avance à chaque virage… et je cours derrière pour la rattraper. 😉
Il nous faudra une petite heure pour faire les 450 mètres de dénivelé. Ici c’est la décision. Le groupe de Plum part au Chasseur, mais vu leur nombre et leur vitesse, ça va prendre un moment. Choupe et Alex sont motivés à y aller aussi. J’hésite parce que je ne suis pas très motivée à faire les premières traces dans le chasseur. Je ne connais pas bien l’itinéraire et le couloir est raide et pas tracé. Je choisi de redescendre avec mes copines les gardiennes. Notre descente de la Cicle est magique, toute poudreuse (vu que tout le monde va au chasseur, il reste beaucoup de place !). C’est tellement plaisant d’être la, dans ce cadre, et bien accompagnée !
Choupe et Alex, de leur coté, mettent les skis sur le dos pour monter un petit raidillon d’une trentaine de mètres. Puis de nouveau, ils chaussent les skis et les peaux de phoqu) pour la traversée jusqu’au col du Chasseur. Alex fait la trace, sa propre trace dans ce magnifique environnement. Il n’y a pas de vent, les conditions sont excellentes. Et ils auront même le luxe de faire les deux premières traces à la descente !
Nous nous retrouvons dans le vallon pour descendre ensemble jusqu’à Notre Dame de la Gorge. La descente passe très bien, la neige est douce et il n’y a pas beaucoup de randonneurs en raquettes. Ce n’est pas tout le temps comme ça ! Mais ça clôture ces deux jours idylliques au paradis !
Coté pratique :
Tout savoir sur le refuge des prés
Ouverture : Saison d’hiver: tous les jours du 18 décembre 2021 au 1er mai 2022
Saison d’été: tous les jours du 15 juin 2022 au 30 octobre 2022
Tarif et réservation : 70 € la demi pension.
Pour le refuge, il faut amener une serviette et du savon (grand luxe !). Pas besoin de frontale, d’eau, de draps…
Conditions météorologiques
- Bulletin d’avalanche
- Pour avoir les conditions, vous pouvez aussi appeler le refuge, les gardiennes seront vous renseigner.
Vous pouvez aussi lire le récit de kosmikrider sur son week-end en splitboard autour du refuge des Prés.
J’ai eu la chance de faire de ma passion mon travail. Tous les matins, je suis contente d’aller travailler. En même temps, mon travail consiste à vendre du rêve, et à emmener des petits groupes faire du chiens de traineau ou de la randonnée sur plusieurs jours !
Vous me trouverez plutôt dans les pays nordiques, du côté de la Finlande ou de l’Islande, où j’ai pas mal trainé. Mon camp de base est situé à Chamonix avec le Mont Blanc en terrain de jeu ! Mes projets sont d’aller m’installer au Canada pour quelques temps, et de profiter des montagnes la bas.
J’ai beaucoup vadrouillée à travers le monde, en choississant des modes de transport doux, avec une préference pour le vélo et la marche à pied. Prendre le temps de voyager permet de rencontrer les populations locales, de faire des rencontres inoubliables et de ne rien rater du paysage. Mes préférences me poussent vers l’Afrique, que j’apprécie particulièrement. Ce continent fait encore peur, donc n’est pas trop ouvert au tourisme de masse. Il y a donc plein de coin magnifique à découvrir loin des foules !
Une prochaine destination ? J’aimerai partir à la découverte des animaux d’afrique, donc plutôt aller du coté du Kenya. En Asie je voudrais découvrir la Birmanie avant que ca ne change trop et aller voir Bornéo avant que les cultures de palmier ne détruisent tout. Enfin en Amérique, je souhaiterai découvrir Cuba, avant que ca ne devienne un second Mexique.
Bref, je voudrais aller partout !
Beau séjour et joli spot autour de ce refuge des prés! Merci pour le récit, une petite précision sécurité pour les lecteurs, une plaque de neige ne se voit pas (les accumulations oui). ne rien voir n’empêche pas une plaque de partir en avalanche. Bon ride