Tour et belvédère du lac d’Annecy en kayak et à pied

Le temps d'un week-end prolongé nous sommes partis pour un Tour du lac d'Annecy en kayak de mer et une grimpée sur l'un de ses plus beaux belvédères.


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Focus Rando :Tour et belvédère du lac d’Annecy en kayak et à pied
4 jours +697 m/-697 m 57 km 3
Canoë, Kayak, paddle & rafting Randonnée Boucle Bivouac, Camping, et Refuge
France Alpes Bus, Taxi, et Train
Lac et Montagne Mai, Juin, Septembre, et Octobre

A deux pas de Lyon et Genève, à un saut de train de Paris et Marseille, les grands lacs des Alpes offrent un décor unique pour s’initier à l’itinérance à la pagaie ou s’offrir un weekend de flânerie et de dépaysement complet. En kayak de mer, nous avons dessiné sur l’eau quelques sillages éphémères… Après le Léman et le Bourget, nous voici en route pour le lac d’Annecy. Ses dimensions plus modestes nous permettent de prévoir, sur un week-end long, en complément du tour sur l’eau, une randonnée vers l’un des belvédères les plus classiques du lac, le Parmelan. Voici notre récit.

Tour du lac d’Annecy en kayak, le lac Nord

On considérait au Moyen- Age qu’il n’y avait pas un lac d’Annecy, mais deux. Le Grand Lac, au Nord et le Petit, qui correspond à la partie plus resserrée au Sud. Nous avons choisi de faire notre tour du lac en deux boucles qui reprennent plus au moins cette géographie car les paysages et ambiances sont bien différents. Nous embarquons depuis l’un des campings de la rive Est qui constitue notre “camp de base” pour les deux boucles. Nous sommes à la mi-juin et avons soigneusement pris la météo. C’est une précaution indispensable car sous ses airs débonnaires, le lac d’Annecy peut cacher de fortes bises et vents d’orages qui lèvent des vagues courtes et hachées pouvant dérouter plus d’un kayakiste aguerri.

Pour ce séjour, c’est une météo variable mais un vent raisonnable qui s’annoncent. La vareuse rejoint le pique-nique dans les caissons étanches, on ne sait jamais. Nous piquons cap à l’ouest pour traverser le lac. Cette portion est globalement la moins intéressante, très urbanisée, elle est également plus largement fréquentée par les engins à moteurs. Nous tirons donc tout droit pour atteindre la ville d’Annecy. Les canaux de la “Venise des Alpes” sont malheureusement interdits à la navigation. Nous abandonnons nos embarcations à l’un d’entre-nous qui se sacrifie pour surveiller l’équipement et allons faire un petit tour dans les vieilles rues pleines de charme. Nous sommes partis tôt le matin mais c’est déjà la grande affluence et le ploch, ploch de nos chaussons néoprènes gorgés d’eau n’est pas sans attirer l’attention. Nous ré-embarquons sous les protestations aigües des foulques. Les eaux translucides du lac nous permettent d’admirer leurs habiles plongées, la délicatesse de leurs pattes semi-palmées, merveilles de la nature. Notre retour pique droit sur le village de Menthon Saint Bernard et son palace. Le monument historique, vieux de plus d’un siècle, ne manque pas de prestance mais pour ma part, je lui préfère la grandeur, plus naturelle, du Roc de Chère, situé à quelques coups de pagaies. Plus d’une centaine de mètres de falaise, couronnée d’un patchwork de forêts aux accents méditerranéens, de tourbières et de milieux reliques des époques glaciaires nous dominent sur cette fin d’étape.

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Tour et belvédère du lac d’Annecy, tour du petit lac en kayak

Les violents orages prévus par la météo pour l’après-midi nous incitent à attaquer notre deuxième journée au plus tôt. Pas de panique néanmoins, l’étape est bien plus courte que celle de la veille. Plus courte mais plus intense également. Le “petit lac” offre en effet ici de superbes perspectives alpines. Les sommets semblent plonger dans les eaux turquoises. Pagayant plein Sud, ce sont tout d’abord les sommets des Bauges qui s’offrent à nos regards. Puis peu à peu le premier plan se précise. Une vaste étendue de roselière et, au second plan, une forêt dense de saules et de bouleaux faciles à reconnaître à leurs écorces blanches. Nous restons à bonne distance de la végétation pour ne pas déranger la faune. Un concert de rousserolles effarvattes nous rappelle que les oiseaux sont nombreux à nicher au printemps dans cette réserve naturelle du Marais du bout du lac. Sortis du périmètre protégé, nous profitons de la douceur des températures pour marquer une petite pause hamac. Eaux éclatantes et massif des Bornes et Aravis se dévoilent sous un ciel qu’obscurcissent quelques premiers nuages. La météo annonce à présent de violentes averses de grêle pour le début d’après-midi, il est temps de faire cap sur notre point de départ et se mettre à l’abri.

Tête du Parmelan, belvédère du lac d’Annecy

Nous aurions pu nous contenter d’une belle balade sur le Roc de Chère ou profiter du sentier sur pilotis qui permet de pénétrer dans l’intimité de la roselière du Marais du bout du lac. Mais ce week-end de quatre jours nous permet d’envisager une première randonnée en montagne pour la saison, en mode “slow hike” comme à notre habitude. La météo semble écarter les orages en journée, nous retrouvons donc Lauris, notre guide, pour une après-midi qui démarre au lieu-dit du Bois brûlé, sur la commune de Villaz. L’itinéraire s’engage dans la hêtraie pessière jusqu’au chalet Chapuis. Le panorama s’ouvre sur les sommets les plus proches du lac dont les eaux n’apparaissent qu’entre deux plis de relief.

Le sentier se fait plus raide et dans la pénombre du sous-bois atteint rapidement une bifurcation. A notre droite commence la montée au sommet par le “Grand Montoir”, à notre gauche par le petit. Les panneaux d’avertissement sont clairs, le Grand Montoir est un sentier parfois aérien qui peut être dangereux par temps humide ou s’il reste de la neige (couloirs avalancheux). Aucun risque aujourd’hui et c’est une bonne occasion de mettre à l’épreuve ma crainte du vide. Nous emprunterons le Petit Montoir, sentier sans difficultés, à la descente. Malgré mon appréhension, la grimpée se fait sans souci. Le sentier est équipé de câbles, de chaînes et de barres tout le long de la montée et je me prends à profiter des vues panoramiques exceptionnelles. Après un dernier ressaut, le sentier s’assagit enfin et serpente entre de grands massifs d’ombellifères, ces fleurs blanches en bouquets serrés. Le sommet du Parmelan est à présent tout proche et offre un tour d’horizon qui valait bien sept cents mètres de dénivelés et quelques émotions. A l’Est, un lapiaz semble n’avoir aucune limite. A l’ouest le lac est dominé par le Semnoz, au Sud par les Bauges. La lumière du soleil couchant joue avec le sommet proche du Mont Téret, il est temps de rejoindre le refuge du Parmelan.

Du lapiaz du Parmelan à la descente par le Petit Montoir

La soirée de la veille a été un véritable son et lumière ! Côté son, le grondement des orages et le tambourinement des averses sur le toit de tôle du refuge. Côté lumières, celles des éclairs en début de soirée mais aussi celles des étoiles que l’astrophotographe Philippe Jacquot nous a invité à découvrir au cours d’une animation inoubliable, bien que troublée par quelques nuages récalcitrants. Planètes, étoiles, galaxies, une plongée dans l’infiniment loin qui nous fait prendre plus encore conscience de l’infinie fragilité du vivant sur Terre.

Au petit matin, le petit-déjeuner est vite avalé et nous prenons la direction du lapiaz du Parmelan. Un immense plateau calcaire érodé et entaillé d’innombrables failles et fissures. Le sentier, marqué au sol, demande un peu d’attention et on a vite fait de se perdre dans la jungle minérale. Contrastant avec l’aridité de la surface, une végétation exubérante colonise les petits canyons. Aulnes verts et saules composent de minuscules forêts vierges impénétrables. Puis nous atteignons les limites du lapiaz. Le sol devient plus profond, les grands épicéas réapparaissent et la pente s’incline peu à peu, nous descendons tranquillement par le passage du Petit Montoir. Profitant de cette magnifique journée ensoleillée, nous prenons le temps d’un pique-nique gourmand où le reblochon tient une place non négligeable. Les hamacs installés en lisière de forêt proche du chalet Chapuis, il ne nous reste plus qu’à savourer les ultimes vues en belvédère sur le lac d’Annecy et clore le récit de ce superbe tour et belvédère du lac d’Annecy.

Carnet pratique tour et belvédère du lac d’Annecy

Comment y aller ?

Annecy est une ville bien connectée au travers des différentes liaisons TGV (ligne Paris-Annecy directe) et TER (Lyon, Valence, Grenoble, Chambéry et Chamonix). Il existe, sur place, une offre de mobilités douces diversifiée (vélo, bateaux, bus, …) qui permet de limiter le recours à la voiture.

Quand effectuer ce tour et belvédère du lac d’Annecy ?

La fin du printemps et l’automne sont les périodes idéales car la fréquentation est beaucoup moins importante sur le lac qu’en été. Les risques d’avalanche et de présence de névés sur l’itinéraire pédestre sont également réduits à cette époque (bien se renseigner auprès du refuge sur les conditions de sécurité).

Où embarquer ?

La mise à l’eau est possible à différents endroits, comme par exemple la plage de Doussard, le port de Saint Jorioz ou depuis les différents campings du lac.

Tour et belvédère du lac d’Annecy, quelles difficultés ?

Le tour du lac représente une longue étape d’environ 35 km qui ne s’envisage à la journée que pour de bons pagayeurs. Nous vous conseillons plutôt de l’envisager sur deux jours ou de limiter votre exploration au petit lac si vous n’avez qu’un jour. La navigation sur le lac ne présente pas de difficulté particulière hormis le vent qui peut être soudain et assez violent. Prise de météo obligatoire avant l’embarquement et adaptation aux conditions observées sont nécessaires. L’itinéraire pédestre est sans difficultés hormis un dénivelé significatif et une exposition au vide sur le passage du Grand Montoir” qui peut mettre les nerfs des personnes sujettes au “vertige” à rude épreuve. On peut, pour éviter le passage en question, faire l’itinéraire en aller-retour par le “Petit Montoir”.

Où dormir ?

Avec la possibilité de conserver son embarcation proche de soi, des tarifs abordables, les campings sont la meilleure solution pour le tour en kayak, le bivouac étant inenvisageable. Une mention particulière pour le camping du lac de Talloire-Monmin, à taille humaine, de pleine nature (cad sans hébergement en dur) et avec une mise à l’eau idéale. L’itinéraire pédestre peut s’envisager soit en passant la nuit au refuge du Parmelan où vous profiterez de l’accueil chaleureux du gardien, Philippe, soit en bivouac à proximité.

Quel équipement ?

Retrouvez tous nos conseils équipement en kayak dans notre check-list pour une randonnée en kayak de mer.
Notez que la température très basse de l’eau au printemps et en hiver font qu’un bon équipement, isolant, étanche est un élément de sécurité capital. Sur le Lac d’Annecy, l’équipement de sécurité à emporter pour la navigation en kayak est réglementée.
L’itinéraire, en montagne, doit s’envisager équipé du système trois couches et avec de bonnes chaussures au pied. La descente étant un peu caillasseuse, les tiges hautes ont notre préférence

Tour et belvédère du lac d'Annecy
L’Oeil et la Plume ©

Où louer son matériel de kayak ?

Malheureusement les professionnels de la région ne semblent pas encore avoir pris la mesure de l’intérêt du kayak de mer. A notre connaissance, seuls quelques engins de plage, moins adaptés, sont disponibles à la location (notamment des kayaks transparents).

Avec qui partir ?

Yannick Vericel, guide professionnel de kayak, fréquente ces eaux et propose son accompagnement et des kayaks de qualité.

Réglementation

Seules les embarcations conformes à la réglementation de Div. 240 sont autorisées à naviguer au-delà de la bande littorale définie par les bouées jaunes. Le tour du lac est donc réservé aux kayaks immatriculés par les affaires maritimes et embarquant le matériel de sécurité obligatoire à bord. Sur le lac, les règles classiques d’évitement des abordages s’appliquent, à l’exception des bateaux de transports de passagers portant fanion rouge en proue qui sont toujours prioritaires. L’accès à la réserve du bout du lac et plus généralement le débarquement dans les roselières est strictement interdit pour assurer la protection de la faune. Consulter le site de la Préfecture de Haute-Savoie.

Santé – sécurité

Comme toute activité de pleine nature, le kayak doit être pratiqué en pleine connaissance des risques liés à son environnement (noyade, hypothermie, insolation, ophtalmie, …) mais également de son propre niveau technique et physique. Retrouvez nos 10 conseils pour améliorer sa sécurité en kayak de mer. Pas de risque sanitaire particulier. Noter seulement qu’en été, comme sur tous les lacs d’Europe, si vous présentez des démangeaisons après la fin de la baignade et notez l’apparition d’éruptions cutanées, c’est qu’on vous a pris pour un canard ! Il s’agit en effet d’une larve microscopique, la cercaire – appelée communément “puce de canard” car elle parasite ces malheureux volatiles – qui, dans votre cas, s’est trompée de cible et pénètre sous votre peau. Elle y mourra rapidement mais peut provoquer des démangeaisons durant quelques heures parfois plusieurs jours et jusqu’à un mois. L’important est de ne pas se gratter, le fait de se gratter pouvant provoquer des infections. Appliquer une crème pour soulager en cas de fortes démangeaisons (demander conseil à son pharmacien) et appliquer des compresses froides. Si les symptômes persistent plus d’un mois, consulter un médecin. Il n’existe pas de traitement préventif mais on peut conseiller de se doucher après le bain et se sécher énergiquement avec un linge. Éviter de se baigner longuement dans les eaux chaudes et peu profondes.
Les berges du lac étant très fréquentées, attention aux risques de collision avec les autres usagers (baigneurs, pêcheurs, plongeurs, sports nautiques, …)

Réduire son impact environnemental

La réserve naturelle du Bout du Lac d’Annecy est l’un des derniers linéaires de berge non urbanisé. Elle constitue une zone de refuge pour de nombreuses espèces d’oiseaux (fuligule morillon, grèbe huppé, rousserolle effarvatte, …), des castors (réintroduits en 1972) ainsi que des reptiles et amphibiens. Pour préserver cette zone de refuge et de quiétude, il n’est pas possible de s’en approcher. D’une façon générale, mieux vaut rester à distance des rares roselières relictuelles (une dizaine d’hectares sur les 160 ha recensés en 1930). Elles représentent un abri pour de nombreuses espèces sensibles au dérangement.

Que voir, que faire autour du lac d’Annecy ?

En savoir plus ?

Les offices du tourisme du lac d’Annecy et de Savoie Mont-Blanc.

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