Grande Traversée de l’Atlas central

Henri et Fanny sont partis 26 jours sur la Grande Traversée de l'Atlas Central au Maroc. Récit de cet itinéraire exceptionnel avec l'ascension de deux 4000 m.


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Focus Rando :Grande Traversée de l’Atlas central
17 jours et + +15 254 m/-15987 m 300 km 5
Randonnée Ligne Bivouac, Chambre d hôtes, et Gite d étape
Maroc Avion, Bateau, Taxi, et Train
Montagne Mai, Juin, et Septembre

Le Haut-Atlas est une chaîne montagneuse marocaine qui s’étend d’est en ouest sur plus de 700 km. Elle est parcourue par un grand trek, la Grande Traversée de l’Atlas marocain (GTAM), traditionnellement divisée en trois sections de trois semaines chacune : GTAM Oriental, Central et Occidental. C’est la Grande Traversée de l’Atlas Central, qui abrite les sommets de plus de 4000 mètres, que nous avons choisie de faire cet été, reliant le sommet du Mont M’Goun (4071 m) à celui du Djebel Toubkal (4167 m) par une variante inhabituelle. Voici le récit de quelques temps marquants …

De la vallée des Aït Bougmez au lac Anghomar (Tamda)

+ 5524 m / – 4628 m 7 jours de marche, 112,5 km

Notre Grande Traversée de l’Atlas Central commence au village d’Arous, dans la vallée des Aït Bougmez, aussi appelée “vallée heureuse”, en référence aux grandes cérémonies collectives de mariage que les trekkeurs découvrirent à la fin des moissons, dans les années 70. Depuis la terrasse du gîte qui nous accueille, nous observons le va-et-vient des ânes et des mules chargés des récoltes de fourrage et de céréales. Ce qui nous frappe avant tout, c’est le silence de cette vallée. Partout les hommes crient, chantent et les bêtes s’agitent mais la quasi absence d’engins à moteur offre un calme que nos campagnes ne connaissent plus depuis longtemps, dépaysement garanti.

Au premier matin, notre équipe est au complet, Mohamed notre guide, deux muletiers, Mustapha et Mohamed et deux grandes mules baptisées Courgette et Pepper. La première journée donne le ton de notre itinéraire. Un premier col raide à 3350m nous offre un superbe panorama sur le massif du M’Goun avant de redescendre sur le petit plateau verdoyant de Tarkeddit. Nous y passons nos deux premières nuits sous tente car l’ascension du M’Goun, prévue pour le deuxième jour, se fait en aller-retour depuis ce camp. 1400 m de dénivelés positifs, autant à la descente, plus de vingt kilomètres et huit heures sur les sentiers. Les chiffres donnent une idée des efforts, mais ne disent rien de la beauté du parcours, des premières lueurs du jour qui révèlent la végétation épineuse qui pousse en d’étonnants coussins de belle-mère, du passage à une ambiance purement minérale, du sentier en balcon puis de la longue arête sommitale qui ouvre le panorama à l’ouest sur l’Atlas Oriental, au Sud sur l’Anti-Atlas et le désert.

Si le vent violent et la haute altitude nous ont fait oublier la chaleur qui règne au Maroc en plein juillet, l’étape du lendemain est là pour nous la rappeler. Par plus de 34°C, nous empruntons un sentier muletier abondamment parcouru par les nomades. Leurs bergeries d’estives, en pierres sèches, se fondent dans le décor. Nous croisons d’importants troupeaux de moutons, de chèvres et même quelques dromadaires dont la vue, inhabituelle à ces altitudes, inquiète nos mules. Parvenus au Tizi n’Rougoult (2860m), un panorama inouï sur la haute vallée de la Tessaout nous attend, suivi d’une prodigieuse descente pour en atteindre les jardins, véritable oasis dans cet univers minéral.

Après une nuit dans les vergers du village d’Amezri, nous reprenons notre itinéraire, toujours plein ouest, empruntant les gorges de la Tessaout. Le sentier joue avec les bords de la rivière, tantôt rive droite, tantôt rive gauche, passant d’innombrables gués, slalomant entre de minuscules parcelles agricoles bordées de menthe, croisant des villages berbères. Quittant la fraîcheur de l’eau et l’ombre des peupliers, nous empruntons une vallée adjacente jusqu’au village de Taoudja. Avec ses deux hameaux à flanc de montagne, ses bâtiments de pierres sèches et ses greniers collectifs, il a un charme fou. Et l’ombre de ses noyers pluri-centenaires, hauts comme de grands chênes, finit de nous séduire et nous convaincre d’y dresser le camp.

Septième jour de notre Grande traversée de l’Atlas Central, plateau d’Azibs Taoudja, 2500 m, nous avons planté le camp pour deux nuits sur ce petit plateau où nous avons bien eu de la peine à trouver de l’eau la veille. C’est la seconde journée caniculaire au Maroc et malgré l’altitude et l’ombre de la raïma, la tente traditionnelle berbère, nous peinons à trouver un semblant de confort. L’étape de la veille nous a conduit ici à travers un sublime sentier en balcon traversant des forêts reliques de chênes verts, de genévriers et thuyas monumentaux. Aujourd’hui, repos, lecture et observation des rares oiseaux (traquets motteux, rieurs, martinets et faucons crécerelles) qui bravent la chaleur. Le lendemain, nous attaquons par une brève descente, suivie d’un sentier en balcon et d’une longue montée au col de Tamda à 2800 m sur la frange est du Djebel Anghomar. Seul le vent violent rend vivable la longue montée de neuf cents mètres puis la raide descente pierreuse qui nous séparent de notre campement, situé au bord d’un lac. Une famille de canards, des tadornes Casarca, nous accueillent sur les eaux aigues-marines, aux bords turquoises, d’Anghomar, plus haut lac de l’Atlas.

Du lac d’Anghomar aux gorges de l’Ourika

+ 4199 m / – 4893 m 7 jours de marche, 113 km

Nous quittons les berges du lac dès les premières lueurs pour une longue journée de descente, suivant les plateaux arides et la vallée de l’Ounilla. Le contraste entre l’aridité des premiers et la verdure foisonnante de la seconde est stupéfiant. Plus que jamais, l’eau est ici synonyme de vie et les amandiers, pommiers et lauriers roses poussent sur les terrasses bâties le long de l’oued. Quelques écureuils de Barbarie ne s’y sont pas trompés et se sont installés sous des blocs rocheux, avec un accès privilégié aux canaux d’irrigation. Nous trouvons, sur le chemin, d’innombrables coques vides d’amandes, chapardées par les petits mammifères gris rayés de crème. Le village de Tighza apparaît enfin. Nous faisons étape dans un petit riad, l’accueil y est charmant et un peu de confort de temps en temps ne fait pas de mal.

La journée suivante marque le passage du massif du M’Goun aux piémonts du Toubkal. C’est une longue journée de transition par les bas plateaux (1400 m) et nous profitons du passage près de la bourgade de Telouet pour un important ravitaillement en nourriture. Nos mules repartent chargées d’oeufs, de fruits et légumes frais et secs mais aussi d’orge pour elles-mêmes car la végétation est trop maigre à cette saison pour combler leurs besoins. Le lendemain, nous quittons sans regret ces basses altitudes suffocantes de chaleur pour grimper, par des sentes à peine marquées, jusqu’au tizi n’Mahboub (2650 m). Les randonneurs sont ici plutôt rares et l’itinéraire peu fréquenté par les locaux. Il nous faut parfois tracer notre passage hors sentier, froissant la végétation qui exhale des parfums puissants de menthe, de thym et d’armoise sauvages.

Du sommet, la vue embrasse l’ouest du Haut Atlas Central et … une descente vertigineuse qui nous attend. A flanc sur des pentes ravinées, puis par d’improbables ressauts, notre caravane pique vers le vide. Nous voici enfin aux gorges d’Afra. Le chemin poursuit sa descente acrobatique par d’étonnants chaos rocheux, de raides escaliers naturels. Ce sont autant d’obstacles difficiles pour nos mules que Mohamed et Mustapha aident et motivent avec douceur. Huit heures déjà que nous sommes sur les sentiers et enfin les cascades d’Afra indiquent la proximité du bivouac, plus bas sur le plateau. Notre camp est installé à 2100 mètres d’altitude, à proximité d’une petite source, à la croisée de chemins de nomades et face à un superbe cirque rocheux. Nous consacrons le douzième jour de notre Grande Traversée de l’Atlas Central au repos. L’observation des va-et-vient des petits oiseaux – traquets motteux, rieurs, de Seebhom, rougequeues de Moussier et alouettes haussecol – occupe les heures les plus fraîches du jour. La lecture et la sieste à l’ombre de la raïma font passer les plus chaudes.

Cette journée de repos n’était pas un luxe car la journée suivante est à nouveau une longue étape. Longue descente dans la fournaise d’une journée caniculaire. 36°C que seule la halte de midi au bord des eaux de l’oued Zat rafraîchit un peu. Nous resterions volontiers en compagnie de cette loutre brièvement aperçue, mais il faut grimper à nouveau parmi les chênes verts, les genévriers cuits de soleil. Les stridulations des cigales emplissent l’espace et semblent échauffer encore l’atmosphère. Village d’Ouarzast, 18h30. Encore une heure avant d’atteindre le bivouac, mais la montée est enfin derrière nous. Dans les lueurs du jour couchant, la vie du village s’anime, bergers rentrant les troupeaux de chèvres et de moutons, enfants ramenant les vaches à l’étable, femmes finissant les foins ; les rôles restent encore bien définis dans les montagnes de l’Atlas.

Deux brèves étapes suivent cette journée difficile. La première, à travers les hauts pâturages de Yagour, nous conduit jusqu’aux azibs (bergerie en berbère ) d’Amdousse. Notre bivouac est posé au-dessus d’une gorge sinueuse et serrée dont les flancs sont occupés par une myriade de bergeries, de corrals occupés par des milliers de chèvres et de brebis. Le spectacle de toute cette vie accrochée dans les falaises, de ces troupeaux animés par les seuls cris et chants des bergers est absolument inouï. La seconde journée, nous empruntons un large et confortable sentier muletier qui descend jusqu’aux très touristiques gorges de l’Ourika. La foule des marrakchis, fuyant la fournaise de la capitale marocaine, se presse au bord de l’eau, profite des étals de fruits frais de la vallée, savoure quelques tajines à l’ombre des noyers et des peupliers.

Des gorges de l’Ourika à la vallée d’Aouray (Amsouzart)

+ 2383 m / – 3265 m 4 jours de marche, 42 km

Changement de programme pour la suite de notre Grande Traversée de l’Atlas Central. Au lieu d’emprunter les cols en rive gauche de l’Ourika, nous décidons de passer par l’autre côté. Quelques groupes de macaques de Barbarie, parmi les trois dernières populations de singes du Haut Atlas, fréquentent des vallées secrètes de ce côté. Et avoir une chance d’observer ces primates sauvages et libres est un privilège qui ne se refuse pas. Quelques kilomètres de progression dans le lit des rivières et quelques cols plus tard, nos efforts sont pleinement récompensés. A distance respectueuse de leur intimité, nous profitons de longs instants d’observation. La Swarovski ATC 56, une petite lunette d’observation ultra-compacte emmenée en test sur ce voyage, nous offre des détails uniques sur les mimiques et les interactions du groupe. Nous prenons le temps d’une journée de halte à quelque distance de là pour profiter de la vie sauvage du site, où la loutre a laissé quelques épreintes.

Requinqués par ces instants précieux et un long repos à l’ombre des noyers, nous attaquons le dix-huitième jour de notre Grande Traversée de l’Atlas Central par l’ascension du col d’Amenzal, à 2450 mètres altitude. Le sentier caillouteux grimpe raide dans des reliques de forêts de thuyas, majestueux arbres pluri-centenaires, puis enchaîne montées et descentes dans une large vallée habitée jusqu’à atteindre notre camp, proche des bergeries de Bouykchoud. L’observation d’une colonie d’écureuils de Barbarie occupe les longues heures de pause, sous une chaleur à nouveau accablante.

C’est d’ailleurs cette même chaleur qui décide de la suite de notre programme. Un nouvel épisode caniculaire nous dissuade de tenter l’ascension de l’Adrar N’Dern (4001 m) et de profiter de cette journée économisée pour scinder les longues étapes suivantes qui nous feront passer deux cols de plus de trois milles mètres (Amchichki 3037 m et Aouray 3100 m). Au terme d’une longue descente de 1400 mètres et sous de violentes rafales d’un vent annonciateur de changement de météo, nous atteignons la vallée d’Aouray. Nous sommes désormais proches du Djebel Toubkal et l’influence du sommet du Haut Atlas se fait sentir sur le village; gîtes confortables avec douches chaudes, vendeurs de sodas et touristes venus pour une découverte express de quelques jours font leur apparition.

D’Amsouzart à Imlil par le sommet du Toubkal

+ 3148 m / – 3201 m 4 jours de marche, 40 km

23eme jour de notre Grande Traversée de l’Atlas Central. Une brève étape nous sépare d’Ifni, le plus grand lac du Haut Atlas Central. De hautes moraines et un prodigieux dépôt de sédiments torrentiels offrent ici une impressionnante ambiance minérale autour des eaux bleues vertes. Les deux dernières grosses journées de notre grande traversée de l’Atlas Central se profilent après.

Du lac, un sentier nous propulse, entre barres rocheuses, éboulis et torrent en cascade jusqu’au Tizi d’Ouanoums (3650 m), 1400 mètres plus haut. L’étape s’achève au refuge des mouflons, au pied du Djebel Toubkal. Un orage d’une violence rare nous en fait savourer le confort, pourtant rudimentaire. 4h45 du matin, à la lueur de la frontale nous entamons l’ascension du toit de l’Afrique du Nord. Un sentier nous fait passer les premières petites barres rocheuses, puis un éboulis de blocs monumentaux. Le sentier s’assagit enfin au dernier col, à proximité de la dernière ligne de crête. Un lever de soleil flamboyant dévoile le versant sud, très vertical. Encore une petite demie-heure et nous voici à 4167 m. Pour la première fois de cette Grande Traversée du Haut Atlas Central, je sors mon bonnet du sac. 10°C, vent force 7-8, la température ressentie est glaciale et nos corps ont perdu l’habitude de la fraîcheur au fil des dernières semaines. Quel panorama ! D’ici on observe vers l’est la ligne de crête des massifs parcourus au fil de ces plus de trois semaines de marche; au sud, l’Anti-Atlas, aux portes du Sahara, au nord quelques contreforts lointains du Moyen-Atlas se fondent dans les brumes tandis qu’à l’ouest se poursuit la ligne de crête du Haut-Atlas.

Plus de trois semaines de trekking sont encore possibles et permettraient d’atteindre la pointe occidentale de cette mythique Grande Traversée de l’Atlas. Mais c’est un projet plus modeste qui nous attend. Descendre les 2400 mètres de dénivelés qui nous séparent d’Imlil. Imlil, c’est la “Chamonix berbère” avec ses boutiques d’artisanat, d’amandes et de noix, ses échoppes d’équipement de trekking d’occasion et le cortège de touristes, locaux et internationaux, venus pour “faire” le Toubkal. Une heure et demie seulement de route nous séparent de Marrakech, de ses riads, hammams et massages dont nous avons si souvent rêvé sur les sentiers.

Grande Traversée de l’Atlas central – carnet pratique

Quand y aller ?

Juin et septembre sont les mois les plus propices : (sauf conditions météorologiques exceptionnelles) les cols ne sont pas enneigés et il ne fait pas trop chaud. Pendant la période la plus chaude – du 15 juillet au 15 août – la température peut atteindre les 40° même en altitude.

Grande traversée de l’Atlas central, comment y aller ?

L’accès, par avion, se fait via Marrakech. Depuis Marrakech, un véhicule privé vous conduit jusqu’à la Vallée des Aït Bougmez (environ 6h de route) qui est le point de départ du trek. Il est également possible de se rendre en ferry de Marseille à Tanger puis train jusqu’à Marrakech.

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Avec qui partir ?

Ce trekking a été réalisé avec Tamera. Il s’inscrit dans l’engagement de l’agence de réduire son empreinte carbone en proposant désormais des voyages plus rares et plus longs. L’agence s’appuie sur une longue expérience et un réseau de partenaires locaux de confiance avec qui elle a tissé des relations privilégiées.

Quelles difficultés ?

Le voyage, coté “sportif” par l’agence Tamera, reçoit la note 1593 et la mention “très difficile” à l’IBP index du fait, notamment, du nombre de jours de trek, des kilomètres et dénivelés. Si les sentiers ne présentent pas de difficultés techniques particulières (hormis pour l’ascension “optionnelle” du Djebel Ouanoukrim), il est important, pour profiter du périple, d’arriver bien entraîné.e physiquement.

Quelles précautions de santé ?

Comme pour tout séjour en haute altitude (même si le maximum n’est qu’à 4.000m), on ne peut que recommander au trekkeur d’effectuer préalablement une consultation de médecine de montagne et un test à l’hypoxie dans un centre adapté. Cette consultation permet de mieux connaître ses prédispositions génétiques à une bonne acclimatation à l’altitude et d’évoquer, avec le médecin, le parcours d’acclimatation prévu pour éviter le mal aigu des montagnes. Le MAM continue à faire de nombreuses victimes chaque année.

Il n’y a pas de vaccination spécifique pour le Maroc, cependant, mieux vaut être à jour des vaccins et rappels diphtérie, tétanos, coqueluche et poliomyélite DTCP, typhoïde et hépatites A et B. La présence de troupeaux, même à haute altitude, et l’absence de système de traitement des eaux autour des bivouacs imposent de traiter l’eau soi-même. La présence de nombreuses sources claires et la faiblesse du risque de contamination virale permettent de se contenter d’un micro-filtre ou de pastilles de chlore. En fonction des températures, prévoyez de filtrer de 2,5 à 5 litres par jour et par personne. Relisez notre guide pour traiter et filtrer l’eau en randonnée.

Quel équipement prévoir sur cette Grande traversée de l’Atlas central ?

Tout dépend bien entendu de la saison. En plein été, un t-shirt technique manches longues le plus light et aéré possible suffira la plupart du temps en journée, complété le soir et le matin par une petite polaire. Néanmoins, la veste gore tex doit quand même faire partie de vos bagages en cas d’orage. Chapeau couvrant et lunettes de soleil catégorie 4 compléteront la protection. Les sentiers sont plutôt bons mais très caillouteux et poussiéreux, aussi des chaussures montantes sont plus adaptées, notamment parce qu’elles limitent l’entrée de terre et de cailloux.

Au bivouac, le matelas fourni par l’agence ou, pour plus de confort, un matelas gonflable de type Therm-a-rest Trail Pro, complété d’un sac de couchage 0°C confort, garantiront des soirées réparatrices.

Comment voyager responsable ?

Bien être des personnes

Les guides et âniers “locaux” sont certes plus résistants que nous et plus habitués aux conditions parfois difficiles (météo, itinéraires, …), mais veiller à ce que leur équipement soit approprié (sac de couchage et vêtements adaptés au climat, chaussures de marche, …) est important afin de ne pas les mettre en danger. Il peut être intéressant d’emmener avec soi des vêtements ou du matériel dont on n’a plus l’utilité (mais en bon état) afin de les équiper.

Bien être des animaux de bât

Vos affaires et celles du collectif seront transportées par des animaux (ânes, mules, chevaux). Voyager sans superflu allégera leur charge. Il ne faut pas hésiter à se renseigner sur le poids que porteront les animaux et à demander d’étoffer les effectifs si nécessaire; les pratiques vis-à-vis des animaux sont très variables d’une agence et d’un muletier à un autre. Nous avons ainsi rencontré des groupes d’une grande agence française dont les muletiers ne débattaient pas les animaux après la journée de travail et leur donnait seulement ½ ration de nourriture. Ce cas de figure serait régulier avec les grands groupes. Exiger que les animaux soient bien traités (ni battus, ni surchargés, ni malmenés) et bien nourris est un préalable à poser avec votre équipe.

Faune sauvage, flore

Rester discret, ne pas cueillir la flore sauvage, ne pas approcher la faune, laisser les fossiles où ils se trouvent, ne pas faire de feux sont des règles de base pour profiter durablement de la nature. Amener avec soi une paire de jumelles pocket accroît les chances d’observation de la faune et minimise les interactions négatives, en particulier avec les singes. Il n’existe malheureusement pas de réglementation particulière ni d’accompagnement obligatoire par des professionnels pour approcher ces animaux pourtant très menacés. Aucune photo, aucune observation ne justifient d’interrompre leurs activités ni d’interagir avec eux. Garder ses distances est également important d’un point de vue sanitaire car nos proches cousins sont particulièrement sensibles à nos virus et bactéries.

Marrakech est malheureusement connue comme un haut lieu du trafic et de l’exploitation de la faune sauvage. Vous pouvez contribuer à changer cette situation. Bien évidemment en n’achetant (ni même montrant de l’intérêt), pour les pauvres tortues, caméléons et autres espèces sauvages vendues sur les souks. Mais également en ne contribuant pas au business des montreurs d’animaux qui sévissent encore sur la célèbre place Jemaa el fna. Des singes sont ainsi exhibés, enchaînés et leur besoins vitaux minimums ignorés, pour gagner quelques pièces auprès des touristes en échange d’une photo. On trouve également des rapaces et des serpents, dont le sort n’est pas plus enviable. Nous ne pouvons que vous encourager à boycotter ces pratiques.

Déchets

La gestion des déchets est un enjeu majeur dans le Haut Atlas. Malheureusement, les communautés locales semblent bien démunies face à l’explosion des ventes de produits industriels avec leurs emballages à usage unique. On pourrait trop rapidement conclure à un manque de responsabilité des populations locales mais ce serait trop vite oublier qu’elles sont les premières victimes et que les déchets, et en particulier les plastiques, contaminent malheureusement leurs villages, leurs cours d’eau et camps, menaçant santé et tourisme. Et ce serait également oublier que les seuls responsables sont ceux qui vendent des produits sans assumer la fin de vie des emballages, en particulier les multinationales de l’agro-alimentaire et de l’hygiène qui distribuent leurs sodas, barres chocolatées, couches … sans souci des déchets générés.

Au Maroc, excepté dans les très grandes villes, il n’y a pas de système de collecte et de traitement des déchets. Aussi, ramener chez soi ses emballages, piles, batteries et médicaments hors d’usage est un impératif. Réduire, voire refuser le recours aux produits inutilement emballés est tout à fait possible… Le recours à un maximum de produits locaux, achetés en vrac, est organisable en en discutant avec votre agence. L’usage de filtres à eau permet, par exemple, d’éviter la consommation d’eau en bouteille et la production de déchets plastiques, la consommation de fruits secs achetés en vrac est plus responsable que celle de barres emballées en plastique…

Réduire ses émissions carbone

Ce voyage s’inscrit dans la stratégie de Tamera de proposer des voyages exceptionnels de par leur longueur, dans un souci de voyager moins mais mieux.  Bien que plus long, plus compliqué et légèrement plus coûteux, l’accès à ce trekking est aussi possible sans avion, en prenant un ferry entre Marseille et Tanger puis un train de Tanger à Marrakech. Comptez environ 50h pour la traversée + 6h pour le train. Au bilan carbone, l’Agence européenne de l’environnement estime les émissions des ferry à environ 60 grammes de CO2 par kilomètre et passager, soit près de trois fois moins qu’en avion.

Pour en savoir plus ?

Il existe de nombreux guides (Lonely, Routard, Petit futé, …) pour préparer son voyage au Maroc. Il est en revanche difficile de trouver les cartes du Haut Atlas : les démarches pour se les procurer sont complexes et il en faut énormément pour couvrir l’itinéraire réalisé. Et bien sûr, les romans des différents auteurs marocains francophones ou traduits (Tahar Ben Jelloun, Mohamed Choukri, Driss Chraïbi, Saphia Azzeddine, Leila Slimani, …) sont un autre moyen d’en savoir un peu plus sur ce pays.

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